Dieu aime-t-il l’argent ? - Nicolas Maupied

Dieu aime-t-il l’argent ?

Nicolas Maupied

Le Jour du Seigneur Edition | septembre 2014
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Ce que dit l'éditeur

L'argent est un sujet qu'on évite dans les sociétés judéo-chrétiennes. Ce n'est pas le cas à l'école supérieure de commerce de Paris qui accueille des étudiants de plus de 90 nationalités différentes et forme les futurs cadres de la finance. "Tombé du ciel" étudie la façon dont les religions ont forgé notre relation au commerce, au profit, à l’argent.
Reportage: "La foi du Boss"
Ludovic et Ségolène FOSSARD dressent le portrait d’un patron chrétien qui emploie 300 salariés dans une affaire familiale de transport fondée en 1847. S’il ne fait pas mystère de sa foi, il ne parle pas pour autant de ses convictions catholiques au travail. Mais sa foi renforce les contacts humains établis avec ses clients et fournisseurs et le dialogue avec ses salariés. Son mode de management est dicté par son engagement spirituel : il se sent responsable de ses salariés. Ainsi, lorsqu’en 2003 il faillit licencier du personnel, il prit la décision d’investir dans un central informatique afin d’augmenter la productivité de la centaine de camions de transport frigorifique qu’il possède. Pour lui, l’argent n’est pas tabou mais il s’impose des limites morales: il avoue par exemple n’avoir jamais effectué de placement en bourse. Un patron comme un autre, certes, mais à l’heure des choix, un patron qui privilégie l’homme au profit.
Entretien: Jean-Pierre BLANC, directeur général des cafés MALONGO.
Agnès VAHRAMIAN s'entretient du commerce équitable avec Jean-Pierre BLANC, directeur général de Malongo, première entreprise à lancer le commerce équitable dans les supermarchés. Malongo emploie 350 personnes et réalise 40% de ses ventes avec le commerce équitable. Il gagne de l’argent tout en étant solidaire avec les petits exploitants.
Grand voyageur, Jean-Pierre BLANC a rencontré une communauté indienne au Mexique organisée en coopérative grâce au travail du prêtre ouvrier hollandais Francisco VAN DER HOFF. Dans les zones rurales d’Amérique centrale et du sud, les prêtres ouvriers effectuent un travail considérable auprès des paysans. Co-fondateur du label Max Havelaar, VAN DER HOFF a théorisé une autre façon de faire du commerce. Il fit le pari de fabriquer des produits de qualité biologique et de les vendre aux conditions du marché, en utilisant ses outils et la grande distribution pour augmenter les ventes. Les spéculations génèrent des inégalités importantes qui excluent du marché les petits paysans. Le commerce équitable garantit un prix minimum aux petits producteurs; même dans les cas où les prix du marché sont très bas. Cette garantie change les bases du marché et rend le capitalisme plus juste. Ainsi, les communautés peuvent aussi par la suite entreprendre des programmes de développement.
La société de consommation connaît une croissance apparemment sans limite. JP BLANC ne croit pas à la décroissance mais à une économie d’ « accroissance » où l’homme aurait enfin sa place: il s’agit d’utiliser les moyens modernes pour réapprendre à vivre ensemble.
Dossier: "dans les livres"
Shalom signifie à la fois dire paix et payer : l’argent pacifie les relations entre les hommes et est une bénédiction de Dieu dans la tradition hébraïque. S’investir dans le monde, donc aussi dans le commerce est un commandement de Dieu. Parce que les Juifs n’avaient pas le droit de posséder des terres et étaient donc cantonnés au rôle d’usurier s’est développé par la suite en Occident le cliché qui lie le Juif à l’argent.
Jésus a affirmé qu’il n’était pas possible de servir Dieu et l’argent, car il n’existe qu’un seul maître. Or l’argent permet de dominer son prochain et engendre ainsi la suspicion. L’institution catholique a diabolisé l’argent, alors qu’on peut aimer l’argent s’il permet d’aider d’autrui et de respecter de cette manière la grande valeur de l’Evangile, le partage. Les théologiens protestants, contrairement aux théologiens catholiques, n’ont pas condamné l’utilisation de l’argent pour le commerce et les banques et ont favorisé le développement d’une classe bourgeoise.
Pour les musulmans, la richesse n’est pas une tare à condition d’en faire profiter les autres. L’aumône légale, la zakat est un devoir religieux dont le croyant doit s’acquitter annuellement
Entretien avec Frédéric LENOIR, directeur du Monde des Religions.
L’argent est un tabou pour l’église catholique dont a aussi hérité la France laïque républicaine, qui défend la solidarité et une juste répartition des richesses. Les riches se doivent d’être discrets dans un pays où l’idée de partage est plus forte que dans d’autres pays. Si le tabou s’est aujourd’hui atténué, car on estime que l’argent peut se mériter, il n’en demeure pas moins que la grande disparité des richesses choque encore et qu’il semble raisonnable de fixer une limite aux inégalités dans la société.
Le message de Jésus est un appel à la pauvreté, mais surtout au détachement des richesses. Après être tombée dans l’idolâtrie de l’argent, l’Eglise vit aujourd’hui plus simplement : elle reste riche grâce à son patrimoine immobilier. Les spiritualités orientales n’ont pas ce rapport idéologique à l’argent. Il ne faut certes pas s’y attacher, mais on peut en user. Dans la mentalité matérielle chinoise, la richesse est perçue comme une bénédiction : on peut donc s’enrichir sans complexe.

Caractéristiques

Auteur(s)
Nicolas Maupied (Auteur)
Date de parution
22 septembre 2014
EAN
5550850005939
Dimensions
0.0 cm x 0.0 cm x 0.0 cm
Poids
160 g

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