Simone Bertière
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Simone Bertière, devenue historienne par accident ou plutôt par fidélité, récuse le terme. Elle est biographe de personnages pour lesquels elle éprouve une certaine empathie, dit elle modestement. Ses titres universitaires, son intégrité intellectuelle, sa connaissance du XVIIè siècle et la qualité de son écriture lui valent un large public.

Simone Bertière réussit l'agrégation de lettres classiques pendant sa scolarité à l'Ecole normale supérieure. Elle passe à Bordeaux une grande partie de sa carrière d'enseignante, d'abord français et de grec en classes préparatoires au lycée de filles de la ville, puis littérature comparée à l'université avant de revenir à Normale Sup, mais en tant que professeur cette fois. C'est le deuil qui la pousse tardivement vers l'écriture. Elle publie à titre posthume en 1987 la thèse sur le cardinal de Retz que son mari n'a pas eu le temps de soutenir puis intéressée par le personnage, car elle a, dit-elle, besoin de ressentir une empathie pour son sujet, elle entreprend une biographie, plus accessible au grand public qu'une thèse universitaire. Elle se lance ensuite dans une étude des reines de France, du temps des Valois en deux volumes touffus, celles des Bourbon, qui nécessitent trois volumes, puis de Mazarin et de Condé. Elle se plonge dans mémoires, journaux et archives comme une historienne, mais reconnaît avoir une approche plus littéraire car dit-elle la biographie réconcilie les déçus du roman qui veulent des personnages réels et les déçus de l'histoire, rebutés par une approche pluridisciplinaire plus ardue et une langue souvent plus technique que littéraire. Son Dumas et les trois mousquetaires, histoire d'un chef d’œuvre est une parfaite illustration de cette alliance de la littérature et de l'histoire.