Josef Pieper
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Josef Pieper a renoncé à la sociologie à l'avènement du nazisme auquel il s'est opposé, et a choisi de se consacrer à la philosophie. Il a ancré sa réflexion dans la pensée de Platon, Aristote et Saint Thomas d'Aquin. Moins connu que d'autres intellectuels allemands, ses ouvrages sur les vertus théologales sont devenus des classiques.

Josef Pieper a vu le jour au début du XXè siècle dans une petite ville du nord de l'Allemagne, non loin de Münster. Il y commence des études de philosophie, de sociologie et de droit qu'il achève à l'université de Berlin et découvre la pensée de Saint Thomas d'Aquin, une influence majeure. Il publie son premier livre, La réalité et le bien à 20 ans, en 1924. Mais ce bien qu'il estime conforme à la réalité des choses disparaît avec l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933. Opposant de la première heure, il choisit néanmoins de se recentrer sur la philosophie, le droit et la sociologie sont devenus des disciplines dangereuses sous le nazisme. Il écrit et enseigne au lycée car ses opinions politiques lui interdisent un poste à l'université. Il ne devient professeur d'anthropologie de la philosophie qu'en 1950, à Münster, et le reste jusqu'à sa retraite en 1976, mais donne des conférences pratiquement jusqu'à la veille de sa mort en 1997. L'un de ses ouvrages principaux, Le loisir comme fondement de la culture, est paru en 1951. Outre une traduction de C S Lewis en collaboration avec sa femme, ses textes sur les vertus théologales écrits sous le nazisme sont réunis après guerre sous le titre Foi, espérance et charité. On lui doit également un livre sur Les quatre vertus cardinales : prudence, justice, force et tempérance et une Introduction à Saint Thomas d'Aquin. Le prix Balsan pour la philosophie lui a été décerné en 1981.