Italo Svevo
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Italo Svevo est un produit des déchirements de l'Europe centrale au tournant du XXè siècle. Né dans la ville que Claudio Magris, lui aussi triestin, appelle ville des frontières, il a été découvert et encouragé par James Joyce qui s'y était réfugié. Il est considéré comme l'un des plus grands romanciers italiens.

Italo Svevo est né Ettore Schmitz à Trieste, alors possession de l'empire austro hongrois, en 1861, d'un père allemand et d'une mère italienne. Ceci explique le nom de plume qu'il se choisira : Italo Svevo signifie italien souabe. Son père qui veut le faire entrer dans la verrerie qu'il dirige, l'envoie faire ses études en Allemagne pour apprendre la langue, essentielle à ses yeux pour le commerce, à fond. Mais il fait faillite et son fils commence à travailler dans une banque. Mais en Allemagne il a découvert la philosophie et la littérature et commence à écrire dès 1880 : Le roi est mort, vive le roi, Une vie, Sénilité. Ce dernier livre est un échec. Il semble alors renoncer à la littérature et abandonne la banque pour travailler dans l'entreprise de vernis de ses beaux-parents. Pour cela il lui faut apprendre l'anglais et son professeur à l'école Berlitz n'est autre que James Joyce réfugié à Trieste. Celui-ci lit Sénilité, l'apprécie au point de l'apprendre par coeur et encourage Svevo à reprendre la plume. La conscience de Zeno le fait connaître au delà des frontières de son nouveau pays car Trieste est devenue italienne par le traité de Versailles. Mais il meurt peu après des suites d'un accident de voiture, en 1928.