Les fleurs de pierre

Ce que dit l'éditeur

Les Fleurs de pierre

Doté d'un talent précoce, Claude se destine à la sculpture sur pierre pour laquelle on lui prédit un brillant avenir. Mais la guerre va en décider autrement. .. Il en revient mutilé, meurtri corps et âme. Comble du sort, sa fiancée Louisette ne l'a pas attendu... Amputé d'une partie de la main gauche, il n'a plus l'habileté nécessaire pour reprendre son ancien métier. Mais il lui reste assez d'adresse pour se lancer dans la construction, alors en pleine vogue, de monuments aux morts. Il s'y jette avec frénésie, sinon avec rage, allant jusqu'à provoquer le destin : cette activité lucrative va lui fournir l'occasion de se venger d'un ordre social qu'il juge responsable de ses malheurs.

C'était sa revanche sur ses années de souffrance.

C'est ainsi que Claude Janty, devenu compagnon du devoir sous le nom de Gentil l'Idéal, avait pu effectuer son tour de France sans trop s'éloigner de Pontic, son déplacement le plus lointain n'ayant pas dépassé La Rochelle. (...)

Il s'en accommoda, d'autant plus qu'il n'avait pas mesuré à quel point la séparation d'avec Louisette serait une déchirure. On peut rêver chez soi de voyages lointains, mais lorsque ceux-ci ne doivent se réaliser qu'en quittant des êtres chers, cela devient une autre affaire.

En tout cas, son expérience dans le milieu du compagnonnage lui forgea un caractère bien trempé. Elle lui conféra une indépendance d'esprit qui constitua l'un des attraits de sa personnalité, mais ne manqua pas de lui jouer quelques mauvais tours par la suite.