La betterave à sucre : essor agricole et industrialisation rurale : réalités françaises et perspectives internationales, de Marggraf à Berlin (1747) à la conférence de Londres (1937)
Ludovic Laloux
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurLa betterave à sucre Essor agricole et industrialisation rurale Depuis l'Antiquité, la canne est connue pour le sucre qu'elle contient. Introduite à la fin du XVe siècle en Amérique, cette plante croît en particulier dans les plantations des Antilles. Elle fournit en sucre le marché européen. À la fin du XVIIIe siècle, les aléas de la vie politique handicapent ces zones de production et entraînent la raréfaction des arrivages de sucre en Europe. De leur côté, après les travaux d'Olivier de Serres publiés en 1600 qui évoquent la betterave et son sucre, Andreas Marggraf, en 1747 à Berlin, puis son disciple Franz Karl Achard, à la fin du XVIIIe siècle, s'emploient à extraire du sucre de la betterave et reçoivent les encouragements des rois de Prusse. La mémoire collective française retient davantage les incitations en faveur de la betterave de Napoléon Ier, en 1811-1812, qu'accompagnent des injonctions de l'administration impériale. Il s'agit là, pourtant, d'un cinglant échec. Fait souvent méconnu, le véritable décollage de la betterave s'amorce vers 1828 et devient d'une telle ampleur que, à la fin du XIXe siècle, la betterave détrône la canne pour la production saccharifère. Au cours de cette montée en puissance, les améliorations successives dans la sélection des semences imposent l'expression de betterave à sucre. Par ses emblavements, cette plante révolutionne les campagnes septentrionales. En effet, outre le sucre qu'elle recèle, elle favorise la suppression de la jachère, améliore les productions agricoles qui lui succèdent dans les assolements et offre un fourrage apprécié pour le bétail. Dans le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, l'Aisne et l'Oise, les espaces ruraux betteraviers se couvrent de fabriques de sucre qui, au fil du temps, deviennent de véritables usines avec des ramifications par la construction de distilleries et de râperies. L'essor de ces entreprises, favorisé par le recours au charbon ainsi que le développement de canaux et de voies ferrées, atteste une réelle révolution industrielle au coeur des campagnes qui repose sur la betterave à sucre, véritable pierre angulaire de ces mutations. La Grande Guerre dont les combats dans la partie occidentale du continent européen se déroulent dans des terres betteravières neutralise largement la production sucrière mais, surtout, souligne la dépendance à l'égard des approvisionnements en graines allemandes. Le sucre de canne tire profit de cette conjoncture qui débouche, au milieu des années 1920, sur une surproduction lorsque les nouvelles usines édifiées après les destructions du conflit, modernes et compétitives notamment sur le plan énergétique, fonctionnent à plein régime. Les productions pléthoriques de sucre entraînent la constitution d'importants stocks. Cette situation conduit finalement à conclure des accords internationaux, les premiers du genre, afin de réguler le marché sucrier au plan mondial dans le cadre d'un traité signé, lors d'une conférence tenue à Londres en 1937, par la majeure partie des pays acteurs de la filière saccharifère. |
RésuméJusqu'à la fin du XVIIIe siècle, l'Europe est alimentée en sucre par l'exploitation de la canne à sucre aux Antilles. Face à la raréfaction des arrivages en Europe, la betterave connaît un essor progressif, amorçant un véritable tournant aux alentours de 1828, jusqu'à détrôner la canne dans la filière sucrière. Sa production redessine les espaces ruraux qui la cultivent et la distillent. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
9 septembre 2021
Collection(s)
Monde du travail
Rayon
Agriculture, élevage
EAN
9782364240810
Nombre de pages
667
pages
Reliure
Broché
Dimensions
24.0
cm x
16.0
cm x
5.0
cm
Poids
990
g
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