Le ressentiment, passion sociale

Le ressentiment, passion sociale

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Ce que dit l'éditeur

Le ressentiment, passion sociale

Le ressentiment n'a pas bonne presse : « passion irrationnelle », « expression de l'impuissance », « envie déguisée » - les termes ne manquent pas dans l'histoire de la pensée pour disqualifier ce qui est apparu, au mieux, comme le sentiment d'un malaise, au pire comme un désir de vengeance rentrée des classes populaires à l'encontre des élites. Trois caractéristiques du ressentiment sont alors généralement mises en évidence. D'abord, on souligne que c'est une passion spécifiquement moderne, qui n'est théorisée qu'au XIXe siècle parce qu'elle ne prospère pleinement que dans les sociétés de masse. Ensuite, on montre que c'est une tradition de pensée spécifique (Nietzsche puis Scheler) qui en a définitivement fixé le sens, la comprenant comme l'émotion des faibles incapables d'affirmer leur hostilité à l'encontre de ceux qui les dominent. On précise enfin que le ressentiment conduit à une subversion des valeurs morales, et qu'il gît au creux des passions politiques d'apparence émancipatrice : la vérité de la volonté d'égalité ou de justice serait une rancune honteuse.

C'est à montrer les limites de cette interprétation que cet ouvrage est consacré. Il veut montrer que le ressentiment a une histoire, et que si l'on veut identifier la spécificité de ses manifestations contemporaines, il faut les mesurer à la manière dont la philosophie ancienne et la pensée classique ont thématisé les affects approchants. Il entend également construire une critique des interprétations traditionnelles, en montrant comment celles-ci ont tendu à simplifier la pensée nietzschéenne, et ce pour restituer à cette passion son éminente complexité. Il souhaite enfin organiser une analyse du dynamisme dont le ressentiment est l'expression, en mettant à profit la richesse que signifie en la matière une approche pluridisciplinaire. Car cette passion, loin d'être seulement cette manifestation de l'impuissance à laquelle on a voulu la réduire, est réaction émotionnelle face à l'inachèvement de l'égalité dont nos sociétés démocratiques sont pourtant la promesse.

Le ressentiment est création de valeurs, attention à la réciprocité, attachement à la justice. C'est une passion sociale qui exprime la puissance de l'affect dans la vie politique ; c'est plus encore l'une des formes, certes potentiellement pathologique, de l'élément affectif dont nos idéaux de liberté et d'égalité ont un irréductible besoin.

Résumé

Souvent associé soit à un sentiment de malaise, soit à un désir de vengeance à l'encontre des élites, le phénomène du ressentiment, qui n'a été théorisé que tardivement, au XIXe siècle, est envisagé ici comme un système socio-affectif. ©Electre 2024

Caractéristiques

Date de parution
14 juin 2012
Collection(s)
Philosophica
Rayon
Philosophie, éthique
Contributeur(s)
Antoine Grandjean (Directeur de publication), Florent Guénard (Directeur de publication)
EAN
9782753519879
Nombre de pages
234 pages
Reliure
Broché
Dimensions
22.0 cm x 17.0 cm x 1.3 cm
Poids
394 g