La puissance des mots (virtus verborum) : débats doctrinaux sur le pouvoir des incantations au Moyen Age - Béatrice Delaurenti

La puissance des mots (virtus verborum) : débats doctrinaux sur le pouvoir des incantations au Moyen Age

Béatrice Delaurenti

Cerf | août 2007
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Ce que dit l'éditeur

La puissance des mots

« Virtus verborum »

Les mots ont-ils un pouvoir ? La question était en débat dans l'Europe médiévale. On s'est interrogé sur l'origine divine, démoniaque ou peut-être naturelle de la virtus verborum, la puissance des mots, et en particulier sur le pouvoir des incantations. L'incantation pouvait-elle avoir une cause naturelle et, dans ce cas, était-elle une pratique licite ? Des théologiens, des philosophes, des médecins de renom ont soutenu l'idée d'une efficacité non démoniaque de la parole humaine, une efficacité naturelle. On trouve ainsi, dans les textes doctrinaux de l'époque scolastique, une ample matière pour reconstituer la naissance et l'histoire d'une interprétation des incantations que l'on pourrait dire naturaliste.

La notion même de virtus verborum trouve une première formulation dans les années 1230-1270 par la voix du franciscain Roger Bacon ; celui-ci contredit l'interprétation théologique de l'incantation qui faisait la part belle aux pouvoirs des démons. De 1280 à 1348, la question du pouvoir des mots prend une tournure plus spécifiquement médicale, elle est portée par les réflexions des médecins Pietro d'Abano et Gentile da Foligno. Après 1350, le théologien et homme de science Nicole Oresme analyse la virtus verborum de façon résolument rationaliste ; il confère à l'interprétation naturaliste des incantations sa forme la plus étendue et la plus aboutie. Mais au début du XVe siècle, le chancelier Jean Gerson déclare son hostilité à l'encontre de la notion d'incantation naturelle et revient à l'interprétation démoniaque : le débat est clos. Les discussions sur la virtus verborum renaîtront plus tard, à l'époque moderne.

Les débats médiévaux sur les incantations représentent un moment à part dans l'histoire intellectuelle du Moyen Âge. Entre le début du XIIIe siècle et la fin du XIVe siècle, la réflexion sur la virtus verborum aura dessiné une parenthèse naturaliste au sein d'un contexte radicalement autre, celui d'une société préoccupée par les démons et leur possible intervention dans les affaires des hommes.

Résumé

Les mots ont-ils un pouvoir ? La question était en débat dans l'Europe médiévale. Des théologiens, des philosophes, des médecins ont soutenu l'idée d'une efficacité non démoniaque de la parole humaine. La notion de "virtus verborum" trouve une première formulation dans les années 1230-1270. Les interprétations varieront ensuite, du rationalisme (Oresme) à un retour vers le démoniaque. ©Electre 2024

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
30 août 2007
Collection(s)
Histoire
Rayon
Moyen-Âge religieux
Contributeur(s)
Alain Boureau (Préfacier)
EAN
9782204082273
Nombre de pages
579 pages
Reliure
Broché
Dimensions
24.0 cm x 15.0 cm x 2.8 cm
Poids
1401 g