Trois ans après Brève apologie pour un moment catholique, celui qui succéda sous la coupole au cardinal Lustiger scrute et nous aide à penser la ou les révélations. Aucun terme biblique ne correspond au concept moderne de la «révélation». Ce terme ne s’est imposé que tardivement (Thomas d’Aquin) dans l’opposition de la connaissance rationnelle à la connaissance inspirée de Dieu. Un grand livre de philosophie qui écrit, repense et propose.
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« Des révélations, nous en avons tous eu : tranchant sur l'insignifiance quotidienne, elles seules, inoubliables, décident de notre vie. Mais ce que signifie la révélation, nous l'ignorons, parce qu'elle ne peut ni se commander ni se reproduire, comme un objet. Ainsi restons-nous muets devant ce qui nous affecte le plus. Les ignorant, nous nous ignorons. Ce livre voudrait les rendre accessibles.
Le lieu privilégié de la révélation se trouve dans ce que la tradition juive et chrétienne a reçu et médité à partir des deux Testaments. Nous y sommes donc allés voir.
Pourtant il faut d'abord déconstruire. Car aucun terme biblique ne correspond exactement au concept moderne de Révélation. Plus étonnant : ce terme ne s'est imposé que tardivement (Thomas d'Aquin) dans l'opposition de la connaissance rationnelle à la connaissance inspirée de Dieu. La modernité (les Lumières jusqu'à Kant) eut beau jeu de récuser la Révélation biblique au nom de sa trop étroite appréhension de la rationalité.
Comme beaucoup de théologiens ont maintenu le terme de Révélation sans précaution, il fallait tenter de le re-penser, mais cette fois à partir de la phénoménalité. Car les textes bibliques offrent d'abord et surtout des récits de phénomènes, à la fois simples et hors du commun : manifestations, apparitions, signes et miracles, éblouissements, des ténèbres obscures et une Résurrection. On peut par principe les écarter comme des fables. Mais en stricte philosophie et phénoménologie, tout ce qui se manifeste doit, avant qu'on juge de son (in-)existence, se décrire.
D'où l'essai de décrire ce que les textes bibliques donnent obstinément à voir. Ainsi s'est ouverte une nouvelle définition de la connaissance : non plus accepter ce que l'on a d'abord cru comprendre, mais voir (ou non) ce que d'abord on accepte (ou refuse) de recevoir, en renversant l'ordre de l'entendement et de la volonté. Ce qu'Augustin a thématisé d'une formule : « On n'entre dans la vérité que par la charité. »
Et alors, même l'être et le temps peuvent se recevoir comme ils se donnent : non dans la clôture de notre monde, mais comme un don d'ailleurs. Car c'est dans cet ailleurs que nous vivons, respirons et même sommes. »
J.-L. M.