La vie est calme sur cette île. Jusqu’à ce matin, où l’ancienne institutrice découvre trois corps échoués sur la plage. Elle convoque le maire et le curé. Le nouvel instituteur venu du continent croise leur chemin lors de son footing quotidien. Et vient, le même soir, l’heure du choix. Celui du silence. Pour préserver la tranquillité de l’île et de ses habitants. La gueule du chien se referme sur ces protagonistes et mord leur humanité… On retrouve ici les thèmes majeurs que Claudel avait abordés dans Le Rapport de Brodeck : la faillite d’une collectivité, l’impossible intégration de l’autre et la violence déresponsabilisée d’un groupe humain. Ce huis clos insulaire est glacial. La compromission des uns donne un écho terrible au drame des migrants. Un texte fort. Dérangeant. Mais dont la lucidité maintient notre charité en alerte.
Les avis de cette rubrique sont la propriété de La Procure. Les auteurs s'engagent donc à renoncer à tous leurs droits de propriété.
L'internaute a le droit de publier un avis par livre, mais certains livres ne sont pas ouverts aux avis.
Les données obligatoires sont nécessaires pour que vous puissiez faire paraître votre commentaire. Merci de nous les fournir pour que nous soyons en mesure de traiter votre demande.
Vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, de modification et de suppression des données qui vous concernent. Pour l'exercer, il vous suffit de cliquer sur « Modifier mon commentaire » lorsque vous êtes identifié.
La rédaction des critiques sur laprocure.com est soumise à une charte :
Nous nous réservons le droit de ne pas publier les commentaires ne respectant pas la charte de rédaction.
Ce module vise uniquement à collecter des commentaires sur le contenu d'une oeuvre. Le commentaire doit se limiter à des argumentations, des remarques ou des impressions qui portent sur le livre concerné ou son auteur. Il ne doit en aucun cas mentionner des informations sur votre vie privée ou celle d'autres personnes. Les termes pouvant être interprétés comme une injure ou une diffamation à l'encontre de l'auteur ou de toute autre personne physique ou morale sont strictement interdits sur laprocure.com.
Un internaute qui n'a pas été publié n'a plus la possibilité de republier un avis pour la notice concernée.
La vie est calme sur cette île. Jusqu’à ce matin, où l’ancienne institutrice découvre trois corps échoués sur la plage. Elle convoque le maire et le curé. Le nouvel instituteur venu du continent croise leur chemin lors de son footing quotidien. Et vient, le même soir, l’heure du choix. Celui du silence. Pour préserver la tranquillité de l’île et de ses habitants. La gueule du chien se referme sur ces protagonistes et mord leur humanité… On retrouve ici les thèmes majeurs que Claudel avait abordés dans Le Rapport de Brodeck : la faillite d’une collectivité, l’impossible intégration de l’autre et la violence déresponsabilisée d’un groupe humain. Ce huis clos insulaire est glacial. La compromission des uns donne un écho terrible au drame des migrants. Un texte fort. Dérangeant. Mais dont la lucidité maintient notre charité en alerte.
« Le dimanche qui suivit, différents signes annoncèrent que quelque chose allait se produire. Ce fut déjà et cela dès l'aube une chaleur oppressante, sans brise aucune.
L'air semblait s'être solidifié autour de l'île, dans une transparence compacte et gélatineuse qui déformait ça et là l'horizon quand il ne l'effaçait pas : l'île flottait au milieu de nulle part. Le Brau luisait de reflets de meringue. Les laves noires à nu en haut des vignes et des vergers frémissaient comme si soudain elles redevenaient liquides.
Les maisons très vite se trouvèrent gorgées d'une haleine éreintante qui épuisa les corps comme les esprits. On ne pouvait y jouir d'aucune fraîcheur. Puis il y eut une odeur, presque imperceptible au début, à propos de laquelle on aurait pu se dire qu'on l'avait rêvée, ou qu'elle émanait des êtres, de leur peau, de leur bouche, de leurs vêtements ou de leurs intérieurs. Mais d'heure en heure l'odeur s'affirma. Elle s'installa d'une façon discrète, pour tout dire clandestine. »