Alain de Lille fut surnommé pendant sa vie Doctor universalis. C'est dire si sa science, qui touchait à de nombreux sujets, était connue et admirée. Il a laissé de longs poèmes allégoriques et des ouvrages de théologie mystique dans lesquels il s'oppose aux tenants de la philosophie scholastique.
Alain de Lille, dont nous savons relativement peu de choses, était un moine cistercien du XIIè siècle. On suppose qu'il naquit vers 1120 non loin de Lille, d'où son nom, et mourut à Citeaux en 1202. Il nous a laissé une importante oeuvre théologique et poétique. Sa théologie appartient au mouvement mystique apparu au XIIè siècle en opposition aux penseurs scholastiques. Il a écrit des ouvrages de combat, tel
Contre les hérétiques, dirigé contre les vaudois, cathares, juifs et musulmans, et surtout des
Règles de théologie, Sur les vertus, les vices, et les dons du Saint Esprit et le Sermon sur la sphère intelligible, Dieu est la sphère intelligible dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Son oeuvre poétique comprend deux textes principaux,
Les lamentations de la nature, dont
Jean de Meung s'inspira pour le
Roman de la rose, satire des vices de l'humanité et
Réplique à l'In Rufinum de Claudien, traité de morale allégorique où l'auteur prend soin d'indiquer trois niveaux de lecture possible. Tous ces textes ont naturellement été rédigés en latin et ont fait l'objet de traductions soignées.