Jean Anouilh est un dramaturge français qui a laissé une oeuvre abondante, soigneusement répartie par ses soins en plusieurs catégories, pièces roses, noires, brillantes ou grinçantes. La plupart ont connu de grands succès, mais se détachent de son oeuvre Antigone et Becket ou l'honneur de Dieu, devenus des classiques.
Jean Anouilh est attiré par le théâtre dès ses années de lycée, où il a pour condisciple
Jean-Louis Barrault. A 16 ans, il découvre
Les mariés de la Tour Eiffel de
Cocteau dans une revue. Cette lecture décide de sa vie. Il lit le théâtre de
Claudel,
Pirandello et
Shaw, connait
Siegfried de
Giraudoux par coeur. Après quelques années dans une agence de publicité, il entre à la
Comédie des Champs Élysées comme secrétaire général mais ses rapports avec le directeur,
Louis Jouvet, qui n'aime pas sa première pièce,
La Sauvage ne sont pas excellents. C'est finalement
Pitoeff qui prend
Le voyageur sans bagages en 1937.
Anouilh est lancé. L'année suivante sont joués
La Sauvage et Le bal des voleurs, puis pendant la guerre,
Léocadia, Le rendez-vous de Senlis et surtout
Antigone. Cette pièce a connu des interprétations divergentes, la plupart y voient une dénonciation de la collaboration, mais Les
Lettres Françaises de
Jean Paulhan l'ont critiquée violemment. Anouilh, qui a caché la femme de Barsacq, juive russe, pendant la guerre, en est très atteint. Quoi qu'il en soit, la pièce est un grand succès jamais démenti. Après la guerre, Anouilh écrit au rythme d'une pièce chaque année, citons
Colombe,
Pauvre Bitos et surtout
L'alouette qui met en scène le personnage de
Jeanne d'Arc et
Becket ou l'Honneur de Dieu qui le fait entrer au répertoire de la
Comédie Française en 1971. Récompensé par le
grand prix du théâtre de l'Académie Française, il refuse, malgré de nombreuses sollicitations, d'y poser sa candidature. Il meurt en 1987.