Heinrich Böll a été en 1972 le premier écrivain allemand de l'après-guerre à recevoir le prix Nobel de littérature. Membre du groupe 47, il a participé au renouveau littéraire allemand et s'est toujours engagé politiquement en faveur des droits de l'homme, avec un grand retentissement en Allemagne comme à l'extérieur.
Heinrich Böll serait originaire d'Angleterre, d'ancêtres réfugiés à Cologne pour fuir la réforme religieuse du roi Henry VIII. Sa famille est antinazie. La guerre interrompt ses études universitaires et ses premières tentatives littéraires. Mobilisé, blessé, capturé par les Américains, il passe plusieurs mois dans un camp de prisonniers. Libéré, il travaille dans l'atelier de menuiserie familial, tente de faire publier ses premières nouvelles et traduit des livres anglais avec son épouse. Son premier roman,
Le train était à l'heure paraît en 1949 mais il ne s'impose vraiment qu'à partir de 1951, année où il est invité à rejoindre le
Groupe 47, qui veut refonder la littérature allemande autour de
Günther Grass. Il s'engage de plus en plus non seulement dans la vie politique allemande mais aussi internationale et condamne avec la même vigueur l'entrée des chars russes dans Budapest et certains aspects du miracle économique allemand.
Les enfants des morts reçoit en 1955 le
prix des Editeurs français pour le meilleur roman étranger et l'ensemble de son oeuvre le
prix Büchner en 1967. Il salue l'arrivée au pouvoir de Willy Brandt en 1969 et s'élève dans
L'honneur perdu de Katharina Blum contre une presse de droite qui nourrit le terrorisme. Son plus grand roman,
Portrait de groupe avec dame paraît en 1971, un an avant le
prix Nobel de littérature. Son engagement ne faiblit pas, en faveur des intellectuels opprimés dans le bloc soviétique comme en Espagne franquiste -il accueille Soljénitsyne expulsé d'URSS- et contre les dictatures, en Amérique Latine ou en Asie où il soutient
Un bateau pour le Vietnam. Il meurt en 1985, âgé de 68 ans.