Pierre-Joseph de Clorivière a vécu les tribulations de l'ordre jésuite dans la France du XVIIIè siècle et a contribué à sa réorganisation sous l'Empire. Outre une oeuvre spirituelle importante, il a créé plusieurs ordres religieux affiliés à la Compagnie de Jésus qui existent encore de nos jours.
Pierre-Joseph de Clorivière appartient à la petite noblesse bretonne. Après des études chez les Bénédictins, il entre chez les jésuites en 1756, à 21 ans. Il est professeur à Compiègne quand, en 1762, le Parlement de Paris expulse les jésuites de France. Clorivière part alors à Liège où il est ordonné prêtre en 1763. La Compagnie de Jésus est supprimée par le pape Clément XIV en 1773. Clorivière rentre alors en France comme prêtre séculier, curé de Paramé à Saint Malo, puis directeur du collège de Dinan. Il y écrit son premier livre, une vie de Louis-Marie Grignon de Montfort. En 1790, les lois anti religieuses révolutionnaires l'incitent à quitter la direction de son collège pour créer deux ordres religieux dans le siècle, sans habit religieux, les Prêtres du Coeur de Jésus et les Filles du Coeur de Jésus. Les prêtres prononcent leurs voeux à Montmartre, où Loyola prononça les siens. Il refuse de fuir la France et réussit à se cacher et à échapper à l'arrestation. Mais un de ses neveux ayant participé à un attentat contre Bonaparte, il est jeté en prison et y passe cinq ans, pendant lesquels il écrit des commentaires bibliques, tels Explication des épitres de Saint Pierre. Le pape rétablit l'ordre jésuite en 1814 et Clorivière est chargé de sa réorganisation en France comme supérieur et maitre des novices. Il s'attelle à cette tâche jusqu'à sa mort en 1820.