François Fejtö est né en 1909 dans une Hongrie qui appartenait encore à l'empire austro-hongrois de François Joseph. Sa famille est juive, mais sa mère adoptive catholique et il grandit donc dans deux cultures religieuses. Une grande partie de sa famille se disperse lorsque le traité de Versailles démembre l'empire d'Autriche en 1919 mais lui grandit dans son pays, étudie à l'université de Budapest et se lance en politique dès 1932. Il est emprisonné pour avoir créé un cercle marxiste puis adhère au parti social démocrate et écrit dans différents journaux. Il fonde une revue antifasciste et anticommuniste qui publie Sartre, Mounier et Maritain. A nouveau condamné à la prison, il s'exile en France. Il s'engage dans la Résistance et en 1945 quitte le bureau de presse de l'ambassade de son pays pour protester contre les procès intentés par les communistes et la condamnation de son ami Laszlo Rajk. Il ne retournera plus en Hongrie jusqu'en 1989. La France lui accorde l'asile politique en 1949 et la nationalité française en 1955. Journaliste à l'agence France-Presse, proche de Camus, Malraux et du Congrès des intellectuels pour la liberté, il tente d'éveiller ses amis aux crimes staliniens et son livre Histoire des démocraties populaires provoque des remous en 1952 dans les cercles communistes comme d'extrême droite. Suivent La tragédie hongroise, 56. Budapest, l'insurrection, Le coup de Prague, Requiem pour un empire défunt. Histoire de la destruction de l'Autriche Hongrie et de nombreux autres. Il enseigne à Science Po de 1972 à 1984 et reçoit le titre de docteur es lettre d'un jury présidé par Raymond Aron. Il est mort dans sa patrie d'adoption en 2008.