Jean-Patrick Manchette

Jean-Patrick Manchette a grandi en banlieue parisienne dans une famille assez modeste et très fière de cet enfant brillant et grand lecteur qu'elle verra avec angoisse abandonner l'Ecole normale supérieure sans diplôme. Après quelques mois d'enseignement en Angleterre, il traduit, souvent en collaboration avec son épouse, des romans policiers anglais ou américains et des ouvrages sur le cinéma. C'est dans l'écriture de scénarios et de dialogues qu'il ambitionne de réussir. Après quelques travaux alimentaires, il participe au scénario d'une dizaine d'épisodes de la série télévisée des années 60 Les globe trotters et écrit la novélisation de plusieurs films à succès, Mourir d'aimer et Sacco et Vanzetti entre autres. Mais cela ne le satisfait pas et il décide de se tourner vers l'écriture de romans policiers dont il espère qu'ils seront adaptés au cinéma. Il choisit le roman noir, qu'il a découvert chez les auteurs américains tels Dashiell Hammett. Son premier roman, L'affaire N'Gustro, inspiré par l'affaire Ben Barka paraît en 1969 dans la collection Fleuve noir que dirige Marcel Duhamel chez Gallimard. Militant d'extrême gauche, Manchette renoue avec la tradition de critique sociale du roman noir. O dingos, ô châteaux reçoit en 1973 le grand prix de la littérature policière. Salué par la critique comme le père du courant néopolar, Manchette cesse cependant d'en écrire dans les années 80, pour se tourner à nouveau vers l'écriture cinématographique, la traduction et la critique littéraire. A sa mort prématurée en 1995 est cependant publié un roman inachevé, La princesse du sang, qui devait être le premier d'un cycle intitulé Les gens du mauvais temps.