
La Pesanteur et la grâce
Simone Weil
Pocket , (janvier 1991)
L'avis de La Procure
Simone Weil (1909-1943), philosophe, militante d’extrême-gauche, née dans le milieu de la bourgeoisie juive, morte dans le dénuement le plus total, a cheminé toute sa vie vers le christianisme. Sa rencontre en 1941 avec Gustave Thibon, qui l’accueillit dans sa ferme pendant la guerre, nourrit sa recherche et son exigence. Le texte La Pesanteur et la grâce, conçu comme une succession de réflexions sur des thèmes variés comme l’idolâtrie, la distance entre le nécessaire et le bien, le sens de l’univers, la beauté, le mal, le détachement, etc. constitue une remarquable initiation à son œuvre. La lecture quotidienne de l’Évangile l’a nourrie, comme les grands textes hindous et taoïstes, ou encore Homère, Platon, saint Jean de la Croix, Shakespeare, Racine, Paul Valéry, Koestler. Il y avait, pour elle, chez tous ces auteurs un réel souci de pureté, d’authenticité. « Tous les mouvements naturels de l’âme sont régis par des lois analogues à celle de la pesanteur matérielle. La grâce seule fait exception. Il faut toujours s’attendre à ce que les choses se passent conformément à la pesanteur, sauf intervention du surnaturel. » Ainsi, pour élever son âme, Dieu, dans son véritable amour de l’homme, vient, descend le chercher. C’est Lui qui le rejoint, ce n’est pas l’homme qui tend vers Lui malgré son désir de s’élever, d’aller à Lui. C’est par la beauté, entre autre, que l’homme pourra se nourrir d’absolu, d’idéal d’absolu. Comment ne pas être rejoint par la recherche humaine et spirituelle du bien de Simone Weil qui dévoua sa vie et sa mort à cette aspiration ?
BR