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«Depuis quelque dix ans, je n'ai jamais été vers Sainte-Victoire sans me dire que c'était peut-être la dernière fois - ou en tout cas la dernière saison : il suffit d'un col du fémur cassé, ou d'une fatigue au cœur, et il faudra tirer un trait. Or, cette conscience toujours latente double ma joie, m'aidant à mieux regarder, afin de mieux me souvenir. Je sais bien qu'aucun souvenir ne me rendra l'éblouissement de la lumière ni la fraîcheur du vent.
Je sais bien que, lorsque je penserai plus tard à l'ocre de la terre, je ne reverrai pas ces contrastes luxueux entre les rouges sombres et les bruns clairs, entre la discrétion de ces sols couleur de vieux bois et l'éclat arrogant des terres à bauxite. Non : cela sera perdu. Mais j'essaie. Et sans doute cette conscience d'une beauté qui va d'un moment à l'autre m'échapper est-elle ce qui aujourd'hui m'incite plus que tout à écrire...
Je sais de quoi je parle quand j'évoque, avec ferveur, les auteurs de la Grèce classique ; mais je le sais mieux encore quand il s'agit de ces collines. Je ne suis heureuse que là, et par elles. Je sais chaque amorce de sentier, et ceux qui aboutiront ou finiront perdus dans une broussaille impraticable. Je sais où soufflera le vent, où donnera le soleil, où chaque fleur aura des chances d'être déjà ou encore épanouie. Je connais jusqu'aux cicatrices du paysage : j'ai vu les sentiers devenir des chemins et parfois des routes. Il n'y a que la permanence de la beauté et son renouvellement qui chaque fois me surprennent.»