La colonne au carrefour du monde : l'ascension de Siméon, premier stylite

Ce que dit l'éditeur

Siméon est né vers 379 dans un village au nord d'Antioche. Durant son existence toute d'ascèse, il est passé de la vie dans une grotte à un séjour prolongé sur une colonne (d'où le nom de «stylite» qui lui a été attribué).

Le mode de vie des stylites - Siméon ne fut pas le seul à vivre ainsi - fut comme une synthèse, poussée à l'extrême, des toutes les formes précédentes de l'ascèse. Le stylite est un stationnaire, puisqu'il demeure constamment sur sa colonne ; mais c'est aussi un reclus qui s'impose de rester confiné durant des années dans un espace restreint. De plus, il vit à la fois loin des hommes, en haut de sa colonne, et au milieu d'eux, puisqu'il devient souvent l'objet d'une vénération de la part des fidèles.

Le sens symbolique de cette ascèse est donc des plus nets : en s'installant sur une colonne et en s'éloignant de la terre et des hommes, le stylite accède à une perfection spirituelle supérieure ; comme à mi-chemin de la terre et du ciel, il peut s'entretenir plus directement avec Dieu.

Ce volume, traduit de l'allemand par Georges Bret, se propose de mettre en pleine lumière le personnage de Siméon, par un récit simple des principales étapes de son existence, dans leur matérialité en même temps que dans leurs significations spirituelles fondamentales.

Certes, Siméon n'est pas imitable dans sa façon de vivre, mais son intransigeance peut interpeller les chrétiens d'aujourd'hui sur l'authenticité de leur volonté de suivre le Christ quoi qu'il leur en coûte.

(Présentation librement inspirée de la Préface et de Jacques Lacarrière, Les hommes ivres de Dieu, Paris, 1961, p. 210.)