Connaissance des Pères de l'Eglise, n° 109. Constantin

Ce que dit l'éditeur

« À l'empereur adressant ses prières et demandes suppliantes, apparut un signe admirable envoyé par Dieu. Si ce récit était fait par un autre que lui, les auditeurs n'y ajouteraient pas foi aisément. Mais puisque c'est l'Auguste vainqueur lui-même qui nous l'a rapporté à nous qui écrivons cette histoire longtemps après, quand nous fûmes parvenu dans sa connaissance et son intimité, et qu'il a confirmé sa parole par un serment religieux, qui après cela hésiterait à accorder créance à ce récit, surtout quand l'époque qui a suivi a confirmé ce témoignage par la vérité de sa parole ?

Aux heures de l'après-midi, le soleil penchant vers le couchant, il vit de ses yeux, affirme-t-il, le trophée de la croix formé de lumière dans le ciel, superposé au soleil, avec cette inscription : « Par ceci, tu vaincras ! » et à cette vue, lui-même et tous les soldats qui le suivaient, faisant je ne sais quelle marche, et qui étaient spectateurs du miracle, furent frappés d'une vive stupéfaction.

Cependant lui-même, disait-il, se mit à se demander en son âme ce que lui voulait cette apparition. Alors qu'il réfléchissait et roulait longtemps en lui-même beaucoup de pensées, la nuit cependant survint. Alors, le Christ, Fils de Dieu, lui apparut dans son sommeil avec ce signe qui lui avait été montré dans le ciel et ordonna de faire fabriquer un étendard militaire à la ressemblance de celui qu'il avait vu dans le ciel, puis de s'en servir dans les combats comme d'une protection salutaire. »
Eusèbe De Césarée, Vie de Constantin, 1, 28.