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« 27 janvier 1758. Adrien Aubert, âgé de 30 ans, prêtre du diocèse de Paris, natif de Versailles. S'est amusé manuellement avec attouchements charnels, fille déshabillée nue. »
« 18 janvier 1759. Silvain-Matthieu Aunin, âgé de 32 ans, natif de Paris, paroisse Saint-André-des-Arts, prêtre du diocèse de Paris, vicaire de Fontenay-sur-Bois. S'est amusé charnellement jusqu'à copulation parfaite. » Liaisons ancillaires, femmes entretenues, fréquentations tarifées de filles du monde, étreintes forcées, rencontres masculines fortuites ou régulières... Nous sommes loin ici de l'image du « bon prêtre » diffusée par l'Église de la Contre-Réforme. À partir de sources peu étudiées et jamais confrontées issues des archives policières et carcérales de la Bastille, du parlement et de l'officialité de Paris, Myriam Deniel-Ternant montre à quel point au XVIIIe siècle nombre de clercs font entorse au voeu de chasteté et succombent aux délices de la chair.
L'étude ne se limite pas à la présentation de cette immoralité méconnue du Premier ordre. L'auteure s'attache à montrer que les enjeux sont tout autres : l'inconduite de membres du clergé ne provoque de réaction judiciaire que si elle est perçue comme un élément dangereux de déstabilisation, révélant un seuil d'indulgence élevé de la société, de l'Église et de l'État. La transgression des normes est aussi l'objet d'une instrumentalisation politico-religieuse au coeur des houleuses tensions et des violents débats philosophiques du milieu du siècle. La réponse religieuse, elle, vise à l'amendement du coupable et à sa réconciliation avec le corps paroissial plutôt qu'à la condamnation du contrevenant.
Au carrefour d'une histoire sociale, institutionnelle et religieuse, ce livre novateur révèle la face cachée de la société du siècle des Lumières et bouleverse bien des idées reçues sur la fin de l'Ancien Régime. Il est enrichi d'une riche prosopographie : plus de huit cents ecclésiastiques surpris en flagrant délit chez les prostituées parisiennes.