Eglise et Sida

Ce que dit l'éditeur

Depuis 1988 et à l'initiative des ministères de la santé, le er décembre est la Journée Mondiale du Sida. Dans tous les pays du monde, elle apporte des messages de compassion, d'espoir, de solidarité et de compréhension à l'égard des personnes atteintes par le virus. Le premier cas de sida a été diagnostiqué en 1981. Quelle fut la position de l'Eglise face à cette maladie très et trop vite perçue comme honteuse ? De la déclaration du pape Jean-Paul II en 1993 sur la chasteté comme seul moyen de lutte contre le sida, à la réflexion demandée en 2006 par le pape Benoît XVI à la Congrégation pour la doctrine de la foi sur l'usage du préservatif en passant par le travail d'hommes d'ouverture : en 25 ans, la position de l'Eglise a évolué. La Guyane est le département français le plus touché par le virus. A Cayenne, Mgr Emmanuel Lafont encourage l'usage du préservatif. Mais il rappelle que l'Eglise ne peut renier ses valeurs. La fidélité dans le mariage comme expression de l'Amour demeure. Le frère Antoine Lion suggère cependant que l'Eglise devra faire évoluer sa doctrine. Fondateur de l'association Chrétiens & Sida, il est l'invité de l'émission « Question d'actualité ». Prêtre dominicain, il constate que si les soins existent aujourd'hui en Occident et prolongent la vie des séropositifs, la discrimination à leur égard perdure. A Quimper, un malade et un bénévole de Chrétiens & Sida, assurent la prévention auprès des lycéens et soutiennent les malades. A Paris, le centre Tibériade accueille les séropositifs qui, le temps d'un repas et d'activités partagés, renouent le lien social. Des initiatives à l'image de la charité chrétienne prônée par l'Evangile.