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Jules Isaac s'attache, dans ce volume, à étudier et à
extirper les racines chrétiennes de l'antisémitisme, «les
plus profondes sans doute, et dont la nocivité reste vivace
de nos jours». Il le fait avec lucidité, sans passion malsaine,
avec le vif désir de «trouver un remède efficace à un
mal détestable».
Dans L'enseignement du mépris, Jules Isaac dénonce
avec vigueur les méthodes employées par les chrétiens, et
qu'il appelle un «système d'avilissement». Principaux
chefs d'inculpation de cet enseignement, forgé pour
l'essentiel au IVe siècle par les chrétiens : le «judaïsme
dégénéré» à la venue du Christ ; le «peuple charnel»
incapable de comprendre les Ecritures ; le Christ méconnu
et rejeté par un peuple aveugle ; le peuple déchu, maudit
par Dieu lui-même ; enfin, le peuple déicide.
Jules Isaac, avec conviction, sérieux, tolérance, examine
cette pédagogie du pire, à laquelle il oppose «l'enseignement
de l'estime».