C’était il y a 50 ans… Par un communiqué laconique, Charles de Gaulle, désavoué par le référendum sur les régions, cessait d’exercer ses fonctions. L’excellent biographe de Lyautey, Péguy et Richelieu, Arnaud Teyssier, démontre brillamment que, loin de l’image fataliste ou tragique de l’homme seul battu par le vent d’Irlande, l’année 1969 marqua l’ultime combat d’un homme tourné résolument vers l’avenir, et qui voulait encore moderniser la France.
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Le 27 avril 1969, Charles de Gaulle perd le référendum qu'il avait organisé sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Il annonce aussitôt sa démission, se retire définitivement à Colombey, dont il ne sort que pour deux échappées étranges et romanesques vers l'Irlande et l'Espagne, et rédige ses Mémoires d'espoir. Ses derniers mois au pouvoir ont souvent été présentés comme une succession d'erreurs ou de maladresses, attribuées pour l'essentiel à la vieillesse ainsi qu'à l'incompréhension de la modernité dont Mai 1968 venait d'annoncer l'avènement avec fracas.
Ce livre dit tout autre chose : de Gaulle, en ses derniers temps, avait pleinement pris conscience qu'il faisait face à un personnage nouveau - la société moderne, libérée du souvenir de la guerre, traversée de besoins et de désirs, et pour qui la puissante organisation de gouvernement qu'il avait mise en place était devenue trop lourde. Il appréhendait la venue de temps inédits, porteurs des illusions du bien-être mais chargés de difficultés, de menaces, de crises.
C'est pour y préparer la France que de Gaulle entreprit, dans ses derniers mois, une révolution de grande ampleur. Pour lui, la réalité du monde, imprégnée d'histoire et de tragédie, était dangereuse, mais aussi pleine d'espoir : si on pouvait la saisir dans sa densité et dans sa profondeur, alors « un grand élan emporterait les êtres et les choses ». De Gaulle, en 1969, pressent déjà les angoisses, la peur de l'inconnu, la tentation du renoncement et du nihilisme qui s'empareront cinquante ans plus tard de nos démocraties. Aujourd'hui, en 2019, ses intuitions nous aident à corriger la myopie de notre civilisation.