Les guerriers de Dieu : la violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610 - Denis Crouzet

Les guerriers de Dieu : la violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610

Denis Crouzet

Champ Vallon | novembre 2005
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Ce que dit l'éditeur

C'est en se focalisant sur une violence jugée «inouïe» par les contemporains que ce livre entend proposer une explication de la grande cassure religieuse du XVIe siècle français.

Tout aurait commencé vers 1525, quand monte dans le royaume de François Ier une grande angoisse du châtiment divin. Le monde se surenchante prodigieusement : sur terre et au ciel apparaissent des signes prophétiques qui proclament l'imminence de la fin des Temps et la faute d'une humanité qui a oublié Dieu.

Survient le temps des guerriers de Dieu, le temps d'un «Triomphe de la guerre». Deux imaginaires s'opposent aux lendemains de la mort du roi Henri II. Les huguenots, recourant à une violence désacralisatrice, s'efforcent d'éradiquer les «pollutions» d'une Église romaine ennemie du Christ : images et reliques saintes, prêtres... Les violences des papistes sont des violences mystiques qui visent le châtiment de tous ceux qui ont rompu avec Dieu : elles marquent sur les corps des hérétiques les signes effroyables de la colère du Christ accomplissant l'ordre des Temps. Cette histoire, qui, de part et d'autre, est celle d'une quête du pardon divin, culmine en intensité lors de la tragédie de la Saint-Barthélemy.

Pour les guerriers de Dieu, après 1572, s'ouvre le temps d'un «repli» de la violence. Aux protestants survivants, le massacre révèle une situation d'impureté culpabilisante ; aux catholiques, parce que se défait l'illusion d'une alliance retrouvée avec Dieu, il suggère que la France demeure infidèle et corrompue. La faute n'est plus celle des seuls hérétiques, elle est désormais celle de tous. Et l'angoisse prophétique revient en force avec le temps de la Ligue, «sainte union» mystique de préparation pénitentielle à la venue de Dieu et d'intériorisation de la tension d'agression. La violence de sang devient alors comme impossible, surtout après qu'elle semble s'être accomplie, lors du régicide d'août 1589, dans la «force» de Dieu venue en un seul fidèle, le dominicain Jacques Clément.

Au terme de cette dynamique d'expansion et de réduction du désir de violence, s'impose l'ordre d'un roi de la raison : Henri IV se veut le roi pacificateur du royaume parce que son règne va inaugurer la fin du temps des angoisses, le monarque providentiel de toute éternité appelé à agencer sur terre un «bonheur» humain. La véritable «modernité» du XVIe siècle ne serait-elle pas là ?

«Tout dans ce livre étrange, fascinant, dérange, bouscule, piétine les certitudes d'antan. Rien ne se comprend plus après comme avant, ou plus exactement, tout commence à se comprendre». Pierre Chaunu

Professeur d'histoire du XVIe siècle à l'Université de Paris-Sorbonne, Denis Crouzet travaille sur les imaginaires de violence et de paix aux temps des Réformes.

Résumé

Cet ouvrage cherche à donner un schéma explicatif de la grande cassure religieuse française du XVIe siècle à partir de ce qui en fut la manifestation : la violence. Il permet ainsi de comprendre l'implosion d'une société qui se brise entre catholiques et calvinistes avant de mettre aux prises les catholiques eux-mêmes et de voir s'accomplir l'acte extrême du régicide de 1610. ©Electre 2024

Caractéristiques

Auteur(s)
Denis Crouzet (Auteur)
Éditeur(s)
Date de parution
18 novembre 2005
Collection(s)
Les classiques de Champ Vallon
Rayon
Guerres de religion
Contributeur(s)
Pierre Chaunu (Préfacier)
EAN
9782876734302
Nombre de pages
747 pages
Reliure
Broché
Dimensions
21.0 cm x 13.0 cm x 3.8 cm
Poids
806 g
Crouzet-Denis.jpg

À propos de l'auteur

Denis Crouzet

Denis Crouzet, fils de l'historien François Crouzet, est historien moderniste, spécialiste des troubles religieux qui ont secoué le XVIè siècle. Professeur à la Sorbonne, il a reçu le prix Madeleine Laurain-Portemer de l'Académie des sciences morales et politiques pour l'ensemble de son oeuvre.