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Un mérite essentiel de l'esprit des Lumières ? Avoir promu et fortifié
la haute idée d'une unité du genre humain. Tous les traités, tous les manuels,
tous ceux qui forgent l'opinion en réitèrent l'affirmation avec un
tel ensemble et un tel enthousiasme, qu'il est probable qu'ils y croient.
Étrange phénomène : la réalité est très différente. L'esprit de libre examen,
dont également sont crédités avec ferveur les «philosophes», ceux-ci
l'ont appliqué, parmi d'autres objets de quelque conséquence, à la
notion même de l'humanité, qu'ils en sont venus à nier comme essence
au nom du progrès. Il en résulte, sous leur plume, au moins à titre de tendance
très appuyée, une dilution du genre humain dans l'animalité, dilution
d'autant plus séduisante à leurs yeux qu'elle bat en brèche, comme
dépassée scientifiquement, la conception biblique de l'homme.
Les retombées n'en sont pas minces. L'humanité, dans le propos des
«philosophes», devient friable. Lorsque ceux-ci vont jusqu'au bout des
conséquences de leurs principes, des éboulements s'ensuivent, qui sont
spectaculaires : ce sont des pans entiers de la famille humaine qui se trouvent
dissociés de l'humanité pleine, qui sont «bestialisés» ou sous-humanisés,
ou exposés à l'être. Pierre-André Taguieff avait pu l'écrire : le siècle
des Lumières est bien celui, effectivement, «de la construction intellectuelle
du "sous-homme"». Vont en faire les frais des minorités... très majoritaires
: les ethnies exotiques, le sexe féminin, le peuple en général.
Cet effondrement de l'image de l'homme appellera des suites. Il pèsera
sur toute l'anthropologie du XIXe siècle. Au bout du compte, en procéderont
un peu plus tard des hécatombes qu'il est curieux, voire
incongru, de n'imputer tout au contraire qu'à la noirceur de prétendues
et improbables «anti-Lumières».
Selon une méthode qui a fait ses preuves, l'auteur cite massivement
les documents d'époque, pèse prudemment ses analyses, et ne s'autorise
aucun schématisme interprétatif.