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«Hors de l'Église, pas de salut.» Comment comprendre un tel adage,
se demande le théologien Bernard Sesboüé ? Ne constitue-t-il pas l'expression
la plus achevée d'une attitude d'exclusion vis-à-vis de tous ceux qui
ne partagent pas la foi catholique ? La formule, qui visait au départ ceux
qui étaient tentés de quitter l'Église, a été spontanément et massivement
étendue à tous ceux qui, dans l'espace de l'Europe et du monde méditerranéen,
restaient matériellement en dehors de l'Église. Mais alors,
comment l'appliquer aux Indiens du Nouveau Monde, découverts à l'aube
des temps modernes, qui n'avaient pas reçu l'annonce de l'Évangile et
auxquels on ne pouvait imputer aucun refus de l'Église ?
Le choc de ces découvertes conduira l'adage à une récession lente
et prudente, mais continue. On insistera au XIXe siècle sur le fait que la
formule ne vaut qu'en cas de refus coupable de l'Église. Mais il faudra
attendre le XXe siècle, avec les travaux d'Henri de Lubac et l'apport
du concile Vatican II, pour voir intervenir un changement décisif de
perspective : le salut n'est plus envisagé de manière individuelle comme
une obligation qui incombe d'abord à chaque être humain ; il constitue
d'abord et avant tout une responsabilité communautaire de toute l'Église.
L'expression ancienne peut alors faire place à une nouvelle : «Le salut
par l'Église». Il n'y a aucune exclusion, mais une proposition faite à tous,
qui passe par la médiation du Christ et la mission de l'Église. S'ouvrent
alors bien des chemins de dialogue et une nouvelle perception de l'acte
de croire.
C'est l'étude de ce renversement copernicien que propose ici Bernard
Sesboüé, à travers un passionnant parcours théologique et historique.
L'auteur s'intéresse également à la difficile question de l'interprétation des
formules dogmatiques.