Ibn Badis : réformateur et résistant

Ce que dit l'éditeur

Ibn Badis

Réformateur et résistant (1889-1940)

« L'indépendance ne se demande, ni ne se donne ; elle s'obtient non par des paroles, mais par des actes. »

Si Ibn Badis (1889-1940) demeure jusqu'à ce jour peu connu du grand public, il a été une figure emblématique de l'Algérie sous la domination coloniale. Et s'il a été dans le même temps, imam, militant, savant, journaliste, et réformateur ; toutes ses activités n'ont été que le reflet d'un sens islamique et libérateur qui définit sa pensée. Ce sens, signification et direction, n'aurait eu aucun écho au sein du peuple algérien, si Ibn Badis lui-même n'avait pas effectué une réflexion profonde sur son identité, tel qu'il exprime dans son célèbre texte : « Pour qui je vis ? » et où il affirme « Je vis pour l'islam et pour l'Algérie. »

Eduqué et instruit dans la plus pure tradition musulmane, et issu d'une famille de l'Est algérien (région connue pour son attachement à l'islam), Ibn Badis (ou Ben Badis) est considéré, à juste titre, comme l'un des fondateurs de ce qui est désormais, au début du 20^ème siècle, la résistance du peuple algérien face à la colonisation.

Devenu une personnalité très appréciée et fédératrice d'une Algérie mise à mal par l'occupation française, il s'implique et s'applique assidûment à éradiquer l'ignorance, seul fléau et entrave à la libération de l'être humain. C'est ainsi qu'entre autre, il met en évidence un principe essentiel dans la pensée musulmane en déclarant en juillet 1925 « (...) Et nous aimons l'humanité que nous considérons comme un tout et nous aimons notre patrie comme une partie de ce tout. Et nous aimons ceux qui aiment l'humanité et sont à son service et nous détestons ceux qui la détestent et lui portent tort. »