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Des Propos du philosophe Alain (1868-1951), l'écrivain André Maurois disait que c'était « l'un des plus beaux livres du monde. Je le mets au rang de Montaigne et de Montesquieu. L'étonnant est qu'il ne fut pas conçu comme un ouvrage composé ». Cet éloge pourrait correspondre au Journal inédit d'Alain, qui couvre les douze dernières années de sa vie (décembre 1937 à juin 1950). La lumière, le pétillement et la fulgurance des idées sont ici contrebalancés par la conscience du naufrage de la vie. Malade, Alain est profondément atteint dans son corps. Plus qu'un Journal, plus qu'un recueil de souvenirs qui réveillent des « passions tristes », il se présente comme une paradoxale matrice d'idées sur la politique, la religion, l'inscription de l'esprit dans la nature, la poésie, la musique, la peinture... car il y a du peintre chez le philosophe Alain. Insatiable lecteur, il rebondit sur tous les livres qu'il dévore, consacrant des pages admirables à Montaigne, Rabelais, Balzac, Stendhal, Saint-Simon, Chateaubriand, George Sand, Dickens, mais aussi sur Hegel, Jules Lagneau, Descartes ou Spinoza.
L'oeuvre d'Alain, pour des raisons complexes, est sans doute l'une des plus méconnues du XXe siècle. Ce Journal comble une lacune, mais il nous initie surtout à la puissance d'Alain, à cette humanité particulière qui lui avait valu, de la part de ses élèves, le surnom : « l'Homme ». Ici tout s'arrache au corps, au désespoir, et tout procède du coeur, et de la volonté de penser malgré tout. Pour reprendre le mot de l'historien Henri-Irénée Marrou sur saint Augustin, on pourrait dire de cet insolent vieillard qu'« il nous apprend, par son exemple, un art de vivre (et d'écrire, et d'agir) par temps de catastrophe ».