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La laïcité peut-elle être un vecteur de démocratisation dans les pays
musulmans ? En analysant l'histoire de la Tunisie, de l'Algérie, de l'Égypte,
de la Syrie, de l'Irak, de l'Iran et de la Turquie, Pierre-Jean Luizard pose de
manière nouvelle et lumineuse les enjeux actuels de la question laïque en
terres d'islam.
Imposée par Mustafa Kemal au lendemain de la Première Guerre mondiale,
la laïcité devient la religion civile du nouvel État-nation turc et un
modèle pour l'ensemble du monde musulman : au cours du XXe siècle s'y
répandent ainsi des idéologies nationalistes qui cherchent dans la race,
l'histoire ou la langue, des principes d'union, en remplacement des identités
religieuses encore dominantes.
Dès lors, les terres d'islam n'ont connu que des laïcités autoritaires qui
ont paru bloquer toute émergence des sociétés civiles. Depuis Bourguiba
jusqu'à Saddam Hussein en passant par le chah d'Iran, les professions de
foi laïques ou laïcisantes ont été perçues comme le corollaire de régimes
dictatoriaux et/ou de la perpétuation de la domination occidentale. Le seul
pays musulman où la laïcité a été acceptée et intégrée culturellement est la
Turquie. Pourtant, elle a connu un face-à-face permanent entre des élites
laïques et autoritaires au pouvoir et une société civile qui s'est exprimée de
façon croissante par l'islam. De ce fait, elle partage aujourd'hui avec les
autres pays musulmans une certaine configuration post-coloniale bien
qu'elle n'ait pas été colonisée... Les dernières interventions de l'armée
turque ne rappellent-elles pas celle de l'armée algérienne, mettant un coup
d'arrêt au processus électoral de 1992 ? La monarchie pahlavie en Iran, les
régimes tunisien ou baassistes d'Irak et de Syrie, n'ont-ils pas été confrontés,
à l'instar de l'Égypte de Nasser, à des défis similaires où la modernisation
imposée par le haut a fait de l'idéal laïque ou laïcisant un repoussoir pour
des sociétés bâillonnées ?