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« J'estime que cet ouvrage, surtout en raison des beautés de premier ordre qu'il contient, mérite d'être publié » : le 22 avril 1914, Mgr Adam, vicaire général du diocèse de Paris, signe l'imprimatur d'un texte de Jean Tauler à paraître chez Tralin, « libraire-éditeur, 12, rue du Vieux Colombier ». Le traducteur de ce texte, qui a voulu rester anonyme, nous est présenté par l'éditeur comme « l'un des prêtres les plus distingués du diocèse de Strasbourg », « chanoine, archiprêtre aussi modeste que savant ».
Voici alors 40 ans que l'Alsace a été annexée par le Reich allemand et le mystérieux chanoine strasbourgeois n'a pas renoncé à user d'un français raffiné pour faire découvrir à ses contemporains les trésors de la plus haute mystique. Deux mois plus tard, l'attentat de Sarajevo rouvre les anciennes plaies : le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. S'étonnera-t-on si l'édition Tralin du Livre de la pauvreté spirituelle est passée quelque peu inaperçue et si ce texte « de premier ordre » reste aujourd'hui encore inconnu en français ? Comme si un sort malin s'acharnait sur cet ouvrage lumineux...
De tous les livres parus sous le nom du disciple de Maître Eckhart, Charles Schmidt, l'un de ses meilleurs spécialistes, estimait que ce texte bien structuré et d'une pensée très proche des Sermons « tenait le premier rang parmi les oeuvres authentiques et qu'il devait lui être attribué sans conteste ». Bien que contemporains de Tauler, aucun des manuscrits des Sermons n'est autographe. Si ceux du Livre de la pauvreté spirituelle sont plus tardifs (1429 et 1448) et anonymes, il n'empêche que ce texte admirable n'a cessé pendant plus de quatre siècles d'être attribué à Tauler, avant que le P. Denifle, en 1877, ne suscite les doutes.
« Aussi bien, concluait le vaillant éditeur de 1914, l'ouvrage dont nous offrons la traduction peut être de qui on voudra : le lecteur jugera s'il est digne ou indigne de Tauler, sous le vocable de qui, par une ancienne habitude, nous le mettons. Pour nous, il suffit que ce livre soit destiné à faire, encore aujourd'hui, quelque bien aux âmes, et cela, nous l'espérons fermement. C'est le seul but que nous ayons en le publiant. » Un siècle plus tard nous n'avons d'autre conviction ni d'autre but.