Catherine Coquio, Emmanuelle Genevois-Joly, Roland Stragliati, Marco Belpoliti, Martine Schruoffeneger, André Maugé, Marco Belpoliti, Thierry Laget, Dominique Autrand, Josée Kamoun
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C'était un homme à la conscience paisible, chimiste de son
état, né dans une famille de Juifs assimilés, «nobles, inertes
et rares», établis depuis longtemps dans la région de Turin,
et qui cultivaient l'amour des livres. Le désastre d'une Europe
livrée aux puissances du mal l'a déraciné, autant qu'on peut
l'être, et a jeté cet «homme normal, doué d'une bonne
mémoire», dans la peste d'Auschwitz où il a connu
l'expérience la plus anormale qu'un homme puisse connaître.
Pendant tout le temps de sa déportation, «penser et
observer» ont été les principaux facteurs de sa survie.
Primo Levi, qui avait eu des talents d'écriture dans sa
jeunesse, décida à son retour de témoigner de ce qu'il avait
vécu à Auschwitz et de «méditer sur ce qui s'était produit».
Livre après livre, depuis Si c'est un homme jusqu'à Maintenant
ou jamais en passant par La Trêve, hanté par la présence sans
visage des damnés d'un siècle infernal, l'écrivain a mené sa
réflexion jusqu'aux frontières de l'humain, explorant même
la «zone grise», «cet espace qui sépare (pas seulement dans
les Lager nazis !), les victimes des persécuteurs».
Au printemps 1987, cet homme tranquille, qui avait
manifesté une si violente volonté de vivre pendant qu'il était
à Auschwitz, se jette dans la cage d'escalier de son immeuble,
à Turin. Peu après sa mort, l'écrivain Claudio Magris avait
écrit en guise d'adieu : «Nous ne pouvons qu'embrasser
Primo Levi et le remercier pour nous avoir montré, par sa vie,
de quoi pouvait être capable un homme, de nous avoir appris
à rire même de sa monstruosité et à ne pas en avoir peur.»