Fabrice Hadjadj nous reveille ici encore, denoncant notre scepticisme en matiere de paradis : incredulite, resistances, fausses idées, peurs... toutes causes probables d'un christianisme asseche. Encore fautil conce voir avec justesse ce paradis promis, qui ne se laissé reduire ni a nos desirs aux contours trop terresTrès, ni a nos reves uto piques, ni a la consolation future de nos maux actuels. C'est a une joie plus large que la foi chrétienne nous convie, une joie offerte, une joie déjà sensible : le gout du paradis, c'est la pression de la joie, ici et maintenant.
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Ce livre est passionnant. Fabrice Hadjadj entrouvre les portes du Paradis et nous dévoile au passage que celui-ci n'est pas ce à quoi nous nous attendions ! L'auteur, philosophe d'origine juive converti au catholicisme, tente de répondre à la question de "la fin dernière" : N'accède au Paradis que celui qui se laisse "déranger" par la joie. Hadjadj parle d'or quand il dénonce les petits paradis artificiels de nos sociétés de consommation et nous invite à comprendre le Paradis à la lumière de la révélation. L'ouvrage se décline comme une oeuvre musicale en sept mouvements et quatre intermèdes, les échanges entre la philosophie, la théologie et les arts sont très fréquents et le ton volontairement non doctoral de l'auteur séduit et donne à son propos une saveur exceptionnelle. C'est à une joie débordante, une joie de communion que nous convoque la foi chrétienne... inutile de préciser l'urgence ni le caractère essentiel de cette lecture.
Vous avez peut-être lu l'Enfer de Dante mais jamais son Paradis : il équivaut à vos yeux à un néant immaculé. Or le paradis dantesque est bien plus différencié et violent que son enfer. Béatrice y déclare au poète : « Si tu voyais mon rire, tu serais réduit en cendres. » C'est pourquoi, au fond, vous mettez le paradis à la porte : vous redoutez l'exigence de sa joie. Et vous vous fabriquez à la place un petit paradis artificiel, rassurant... qui fait un enfer très convenable.
Certes, il ne s'agit pas de fuir vers un autre monde imaginaire, ni de régresser vers ce paradis terrestre dont la Genèse nous dit qu'il est définitivement perdu. À la notion d'un au-delà, vous opposez à bon droit la requête de vivre hic et nunc. Mais vous n'arrivez jamais à être vraiment ici, maintenant. C'est là que le vrai paradis révèle son paradoxe et se défend contre ses parodies : il n'est pas évasion vers un ailleurs, mais la grâce déchirante d'être présent à tous et à chacun, dans une ouverture symphonique, une créativité chorale.
Ce livre vous invite à un itinéraire à travers la philosophie, la théologie et les arts - de Nietzsche à Bonnefoy, de Baudelaire au Bernin, de Sade à Mozart - afin d'approcher ce que le paradis a de plus terrible et de plus beau : la béance de sa béatitude. Oh ! il ne s'agit pas de vous consoler, non, mais de vous convoquer à cette joie qui doit vous faire perdre toute contenance - comme un clown - et détruire en vous tout contentement - comme un fleuve, lequel n'est lui-même que de se recevoir et de s'offrir sans fin...