Je ne pense plus voyager : la mort de Charles de Foucauld : récit

Ce qu'on en pense

François Sureau retraçant les derniers jours de la vie de Charles de Foucauld, c’est tout l’envoûtement du nord de l’Afrique mêlé au mystère d’un homme qui ressurgit et nous fascine à nouveau. Et l’on comprend au fil des pages combien le destin de cet homme fut intimement lié aux peuples de cette terre, à leurs histoires, leurs coutumes et combien sa radicalité spirituelle fut nourrie de chaque grain de sable qui fit son tombeau. Un texte âpre qui met merveilleusement en lumière la quête de toute une vie.

C’est à une véritable enquête dans les vieilles archives militaires parfaitement conservées que s’est livré François Sureau pour préciser dans quelles circonstances Charles de Foucauld est mort. Juriste expérimenté, ancien officier de la Légion étrangère, il lit en expert le témoignage de Madani, interrogé dans les règles par l’officier Florimond de nombreuses années après les faits. L’auteur fait ici un récit précis qui montre toute la complexité de la situation et des relations entre les divers clans en présence. De même qu’il faisait le portrait entier d’Ignace de Loyola à partir du récit détaillé du siège de Pampelune dans son roman Inigo (en grand format ou en poche), François Sureau sait admirablement montrer la radicalité de la vie entière de Foucauld à partir de ces derniers jours. Racontés dans une belle langue, simple et sans pathos, la vérité des faits, la complexité des contextes, l’engagement absolu du héros dans les diverses étapes de sa vie nous donnent un livre de haute tenue.
Jean-François Rod, ancien directeur de la Procure de Paris VI