Raymond Aron
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Raymond Aron condisciple de Sartre à l'Ecole Normale supérieure est l'un des plus brillants intellectuels du XXè siècle. L'expérience des totalitarismes l'a fait évoluer vers le libéralisme. Il a su défendre avec vigueur ses idées dans livres et articles sans jamais céder à l'invective.

Raymond Aron voit le jour à Paris en 1905. Il intègre en 1924 l'Ecole normale supérieure où il se lie avec Jean-Paul Sartre. Reçu 1er à l'agrégation de philosophie en 1928, il part en Allemagne à à Cologne puis Berlin où il assiste à la montée du nazisme. Il enseigne à Paris de 1933 à 1940, publie son premier livre, Introduction à la philosophie de l'histoire en 1938 et gagne Londres à la défaite de 1940. Il y reste jusqu'à la Libération et écrit dans La France Libre. A son retour en France, il enseigne à l'ENA tout nouvellement créée. Il sera ensuite professeur à Sciences-Po, à la Sorbonne, à l'EPHE et enfin, de 1970 à 1978, titulaire de la chaire sociologie de la civilisation moderne au Collège de France. Il mène parallèlement une intense activité d'écriture. Il fonde avec Sartre la revue Les Temps Modernes en 1945 mais en désaccord avec la ligne politique, la quitte en 1947 pour le Figaro où il sera éditorialiste 30 ans. Il passe alors pour un philosophe de droite, libéral et atlantiste, opposé au philosophe de gauche Sartre. De fait en 1955, il dénonce dans L'opium des intellectuels la fascination de nombre d'intellectuels pour le communisme alors que sont révélées l'existence du goulag et la réalité du monde soviétique. Cependant il se prononce pour l'indépendance de l'Algérie dès 1957 et critique l'attitude anti-atlantiste de de Gaulle. Aron qui se dépeint comme un spectateur engagé, garde un sens critique aiguisé même pour son propre camp, dans la ligne de Tocqueville qu'il a redécouvert en 1967 avec l'historien François Furet. Il meurt brutalement en 1983, alors qu'il venait de témoigner pour Bertrand de Jouvenel au palais de justice de Paris.