Jean Cardonnel
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Jean Cardonnel, le rebelle. Ce prêtre dominicain en révolte perpétuelle contre les injustices, disait J'adore déranger, c'est ma faiblesse, ma force. Ce qu'il fit avec opiniâtreté sa vie durant, au risque de soulever plusieurs affaires Cardonnel.

Jean Cardonnel né à Figeac en 1921, entre chez les dominicains en 1940. Il est ordonné prêtre en 1947 et affirme très tôt ses idées de gauche. Il prend la défense des époux Rosenberg exécutés aux Etats-Unis pour espionnage, démissionne en 1954 de sa charge de prieur du couvent de Marseille pour protester contre la condamnation par l'Eglise de l'expérience des prêtres-ouvriers et dénonce vigoureusement l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie. Nommé en 1958 professeur de théologie à l'université de Rio de Janeiro , il découvre la théologie de la libération et les problèmes du de ce que l'on appelle alors le Tiers-Monde et participe à toutes les luttes sociales au point que l'épiscopat brésilien exige son rappel en France. En 1968, il prêcheà la Mutualité à Paris un carême protestataire qui appelle à la grève générale quelques mois avant Mai 68. C'est l'affaire Cardonnel. Il est interdit de parole et d'écriture, mais n'en tient pas compte et publie cette année-là Dieu est mort en Jésus-Christ, cri de révolte contre tous les conservatismes. En 2001, de retour d'un voyage à la Réunion, il trouve ses affaires déménagées en son absence de son couvent de Montpellier. Il porte alors plainte pour violation de domicile devant la justice qui lui donne raison en 2007. Entre temps il s'installe chez des amis puis dans une maison de retraite de Montpellier où il meurt en 2009. Le titre de ses mémoires publiées en 1994, Le fidèle rebelle le dépeint tout entier avec sa sincérité et ses formules à l'emporte-pièce.