Paul Celan est né Paul Antschel ou Ancel en 1920, dans une famille juive allemande installée en Roumanie. Il fait ses études dans une école allemande puis à l'école juive et milite très tôt dans un groupe antifasciste. Parti faire médecine à Paris, il rentre au bout de deux ans étudier la littérature. Mais en 1940, le roi est renversé par le général Antonescu, un fasciste qui s'allie à Hitler. Les parents de Celan qui ont refusé de se cacher sont internés en 1942. Son père meurt du typhus, sa mère est probablement exécutée, leur fils, envoyé dans un camp de travail, est libéré par les soviétiques en 1944. C'est à cette époque qu'il change son nom d'Antschel en Ancel puis en son anagramme Celan. Il vit quelque temps de traductions à Bucarest mais décide en 1947 de partir pour l'Autriche où il publie son premier livre, Le sable des urnes. Il ne reste cependant pas à Vienne et s'installe à Paris où il trouve un poste de lecteur d'allemand à l'Êcole normale supérieure. Son deuxième livre, Pavot et mémoire, paraît en 1952 et établit sa réputation de poète de l'Holocauste. Son langage poétique ne cesse d'évoluer, il crée une contre-langue que les critiques ont comparée à la musique d'Anton Webern. Son oeuvre est couronnée de nombreux prix, en particulier en Allemagne, où il reçoit le prix de littérature de Brême et le prix Georg Büchner. Il a également une intense activité de traducteur et fait connaître Cocteau, Rimbaud, Michaud ou René Char aux germanophones. Sa santé mentale s'altère et il fait plusieurs séjours en clinique psychiatrique avant de se jeter dans la Seine au pont Mirabeau en 1970. Son corps est retrouvé quelques jours plus tard. Outre son oeuvre poétique, il a laissé une abondante correspondance, publiée par son fils.