Mohamed Dib
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Mohamed Dib est un écrivain algérien de langue française dont la longue vie couvre le siècle et dont l'oeuvre poétique et romanesque trace un portrait de l'Algérie de la fin de la colonisation.

Mohamed Dib est né en 1920 à Tlemcen, dans l'Oranais. Son père, artisan lettré, choisit de l'envoyer à l'école française puis au lycée, plutôt qu'à l'école coranique. La littérature et la peinture l'attirent dès son plus jeune âge. Il est instituteur en 1938, puis la guerre venue, comptable au service des subsistances de l'armée, fait un service militaire dans le génie et après le débarquement allié en Algérie en novembre 1942, devient interprète auprès des troupes anglo-américaines. Démobilisé, il monte une affaire de motifs pour tapis et publie ses premiers poèmes. Il fait lors de rencontres littéraires la connaissance de Camus, Roblès Louis Guilloux et Jean Cayrol, et commence à écrire dans la presse. La grande maison, premier volet de sa première trilogie sur l'Algérie, paraît au Seuil en 1952. L'autorité coloniale n'apprécie guère le livre, ni les articles de Dib et il est explusé d'Algérie en 1959. Ses amis Camus, Guilloux et André Malraux interviennent pour qu'il soit autorisé à s'installer en France, d'abord dans le Midi, puis en région parisienne. C'est là, à la Celle-Saint-Cloud, qu'il vivra jusqu'à sa mort en 2003. Il continue son oeuvre, publie une seconde trilogie sur l'Algérie, un roman inspiré par une année d'enseignement à l'université de Los Angeles, puis une trilogie nordique conçue lors de ses voyages en Finlande dont il traduit la littérature en collaboration avec Maurice Guilevic. A son oeuvre romanesque s'ajoutent de nombreux recueils de poésie. Il a reçu le premier grand prix de la Francophonie décerné par l'Académie Française à un écrivain originaire du Maghreb et son nom a été prononcé pour le prix Nobel de littérature.