Hans Magnus Enzensberger
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Hans Magnus Enzensberger, éditeur, essayiste, poète, dramaturge, romancier, est l'un des plus grands intellectuels allemands de l'après-guerre. Issu d'une famille opposée au nazisme, il a éprouvé le besoin de quitter l'Allemagne quelques années pour réfléchir et échapper au sentiment de culpabilité.

Hans Martin Enzensberger a trois ans à l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Il grandit à Nuremberg, haut lieu du nazisme mais a la chance d'appartenir à une famille d'opposants. Obligé comme tous les enfants de faire partie des jeunesses hitlériennes, il en est renvoyé pour indiscipline. Enrôlé de force dans l'armée à quinze ans, il déserte. Il passe son bac en 1949 et étudie littérature et philosophie en Allemagne et à la Sorbonne grâce à une bourse. Il consacre sa thèse au poète romantique Clemens Brentano et devient journaliste à la radio de Stuttgart. Puis il part aux Etats-Unis et au Mexique car il éprouve le besoin de quitter l'Allemagne et le sentiment de culpabilité obsédant de ceux qui ont grandi sous l'ère nazie. A son retour, il publie un premier recueil de poèmes et adhère au Groupe 47, cercle d'écrivains qui, tels Günther Grass ou Heinrich Böll veulent refonder la littérature allemande. Il voyage beaucoup dans ces années-là, tout en écrivant sans relâche, poèmes, essais, romans, pièces de théâtre, dont une adaptation du Misanthrope de Molière et même livres pour la jeunesse. Il reçoit le prix Georg Büchner dès 1963, puis le prix Heinrich Böll, le prix de la paix Erich Maria Remarque ainsi que de nombreux prix étrangers, Jean Monnet, Prince des Asturies par exemple. Même si son oeuvre est ancrée dans l'Allemagne d'après guerre, le regard critique et pessimiste qu'il pose sur l'homme, le seul primate à pratiquer (...) la mort de ses congénères et la société, dans Médiocrité et folie ou Perspectives de guerre trouve en effet un écho dans de nombreux pays d'Europe et lui assure une place de premier plan parmi les intellectuels européens.