André Gorz est né Gerhard Hirsch à Vienne en 1923. Dans le contexte antisémite autrichien, son père, juif, se convertit au catholicisme, religion de sa femme, en 1930 et prend le nom de Horst. A l'Anschluss, Gorz est envoyé en pension en Suisse pour échapper à la conscription hitlérienne. Il est ingénieur chimiste diplômé en 1945 mais s'intéresse surtout à la littérature, découvre l'oeuvre de Sartre et traduit des nouvelles américaines pour un éditeur suisse. Ill s'installe à Paris en 1949 et se lance dans le journalisme sous le nom de Michel Bosquet. Il est remarqué par Jean-Jacques Servan-Schreiber qui l'engage à L'Express. Il fréquente Sartre et ses amis et ses premiers livres, signés André Gorz, sont empreints d'existentialisme marxiste : La morale de l'histoire ou Fondements pour une morale. Il entre au comité directeur des Temps Modernes en 1961. Il le quittera en 1971, en désaccord avec les thèses maoïstes de la revue. Il évolue alors vers l'écosocialisme et dénonce l'industrie nucléaire. En 1964, il quitte L'Express pour fonder Le Nouvel Observateur avec Jean Daniel. Il écrit aussi dans la revue Le Sauvage et rassemble ses articles et plusieurs essais dans le recueil Ecologie et politique en 1975. Ses derniers livres politiques, Richesses du présent, misères du possible et L'immatériel plaident pour une décroissance et analysent l'évolution du capitalisme. Le tout dernier est très différent. Dans lettre à D, il raconte les souffrances de sa femme. Il s'est donné la mort le jour de la sienne, en 2007.