Henri Guillemin prépare l'Ecole normale supérieure au lycée du Parc à Lyon et y est admis en 1924. Il se lie avec son condisciple Jean-Paul Sartre et avec Marc Sangnier, fondateur du Sillon dont il est le secrétaire. Il réussit l'agrégation de lettres en 1927 et enseigne plusieurs années au lycée en travaillant à une thèse sur le Jocelyn de Lamartine sous la direction de Daniel Mornet et une thèse complémentaire, toujours sur Lamartine. Professeur d'université au Caire puis à Bordeaux, il publie, outre ses thèses, un livre sur Flaubert, plusieurs études sur Lamartine et Cette affaire infernale, les philosophes contre Rousseau qui lui valent un article de dénonciation dans Je suis partout en 1942. Il se réfugie alors en Suisse. Il y publie La bataille de Dieu, Lamennais, Ozanam, Lamartine, Hugo en 1943. La guerre le fait peu à peu glisser de la littérature à l'histoire, avec, signé d'un pseudonyme, La vérité sur l'affaire Pétain en 1945. A la Libération, il n'obtient pas le poste espéré à la Sorbonne et devient attaché culturel à l'ambassade à Berne. Il se partage désormais entre la France et la Suisse. Son oeuvre s'infléchit vers l'histoire. Parallèlement à plusieurs ouvrages sur Victor Hugo et d'autres grandes figures de la littérature du XIXè, mais envisagées sous l'angle de leur engagement politique, Vigny, Chateaubriand, Benjamin Constant ou Madame de Staël, il s'attelle à une histoire de la Commune en trois volumes, Les origines de la Commune, revisite L'affaire Dreyfus, écrit une Histoire des catholiques français au XIXè siècle. Il veut également démythifier certains personnages de l'histoire Napoléon tel quel ou Jeanne dite Jeanne d'Arc, qui lui vaut les foudres de Régine Pernoud. Il meurt en Suisse en 1992.