Jacques Julliard
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Jacques Julliard, historien qui mène une double carrière d'enseignant et de journaliste, a suivi toute l'évolution de la société et de la vie politique française depuis les années de la décolonisation. Proche d'Esprit et engagé à gauche, il est connu pour la finesse de son analyse.

Jacques Julliard est né en 1933 dans un village de l'Ain dont son père et son grand-père ont été maires. En khâgne au lycée du Parc à Lyon, il est influencé par deux professeurs proches d'Emmanuel Mounier. Il intègre l'Ecole Normale supérieure comme germaniste en 1954 mais bifurque pour l'histoire, passe l'agrégation et après son service militaire en Algérie, où il découvre la réalité de la colonisation, devient professeur de lycée, militant SGEN CFTC puis CFDT et commence une thèse sur le syndicaliste Fernand Pelloutier , tout en collaborant à la revue Esprit. En 1965, il est nommé professeur d'histoire à Sciences-Po à Bordeaux. En 1968, un tournant dans sa vie : André Gorz le présente à Jean Daniel et celui-ci lui propose d'entrer au Nouvel Observateur. Il y restera 32 ans, jusqu'en 2010. Mais il enseigne toujours, fonde avec Jacques Ozouf le département d'histoire de l'université de Vincennes, devient professeur au Centre de formation des journalistes et est élu directeur d'étude à l'EHESS en 1978. En désaccord avec la nouvelle direction du Nouvel Observateur, il le quitte en 2010 pour devenir éditorialiste à Marianne. Son premier livre, Clémenceau briseur de grève est paru en 1965. Il n'a depuis cessé de publier, jusqu'au livre paru à l'automne 2012, Les gauches françaises dont cet intellectuel deuxième gauche mendésiste est un expert.