Henri-Dominique Lacordaire
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Henri Dominique Lacordaire, aux remarquables talents d'orateur et de prédicateur, s'inscrit dans le courant du christianisme social et libéral du XIXè siècle incarné par Lamennais, Montalembert et Frédéric Ozanam. Il réinstalla l'ordre dominicain en France.

Henri Dominique Lacordaire est né en 1802 dans une famille empreinte des idéaux des Lumières. Brillant étudiant en droit, ses talents d'orateur sont remarqués à la société d'études de Dijon, mouvement royaliste où il découvre les idées de Lamennais et de Joseph de Maistre et à Paris où il va faire son stage et commence à plaider avec succès. Mais il décide toutefois d'entrer au séminaire et est ordonné prêtre en 1827. Il est remarqué par Lamennais et tous deux avec Montalembert fondent en 1830 le journal L'Avenir dans lequel ils réclament liberté de conscience, d'expression, d'enseignement et de la presse. Mais l'épiscopat français outré leur intente un procès qu'ils gagnent. Cela n'empêche pas le journal d'être condamné par le pape en 1832. Lacordaire fait lettre de soumission au pape et rompt alors avec Lamennais. Il est invité par Frédéric Ozanam qui vient de fonder la Société de Saint Vincent de Paul, à donner des conférences qui déclenchent l'enthousiasme. L'année suivante il prêche le Carême à Notre Dame et là aussi son talent d'orateur et sa force de conviction rencontrent un grand succès. Lacordaire décide alors de parfaire ses connaissances chez les jésuites à Rome. Il y publie en 1836 sa Lettre sur le Saint-Siège, où il affirme ses idées ultramontaines. L'année suivante, il entre chez les Dominicains et décide de réintroduire l'ordre, interdit depuis 1790, en France. Il ouvre donc un noviciat à Rome et revenu en France, plusieurs couvents illégaux mais tolérés et finalement autorisés par la IIè République en 1850. Lacordaire qui a été élu à l'Assemblée constituante comme Lamennais démissionne vite, déçu et consacre la fin de sa vie à ouvrir des écoles , comme celle de Sorèze où il se retire et meurt en 1861.