Georges Balandier
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Georges Balandier, auteur avec Alfred Sauvy de l'expression Tiers-monde, s'est très tôt intéressé à l'Afrique, découverte par les livres à l'adolescence. Il est le premier à s'intéresser non plus exclusivement aux sociétés traditionnelles, mais aussi aux mutations contemporaines et soutient la décolonisation.

Georges Balandier n'a pas le temps d'achever ses études de philosophie et d'ethnologie : la guerre est là, réfractaire au STO, il doit se cacher et entre dans la Résistance. A la Libération, période d'ébullition intellectuelle où commence à se poser la question coloniale, il travaille un an au Musée de l'homme puis part au Sénégal où il constate les bouleversements de la société africaine. Pendant cinq ans, il mène des recherches au Sénégal, en Guinée, en Mauritanie, au Gabon et au Congo, prépare sa thèse, Changements sociaux au Gabon et au Congo, qu'il soutiendra en 1954 et participe au mouvement de décolonisation pour laquelle il se prononce dès 1952 dans un article des Cahiers de sociologie. A son retour en France, il devient chargé de recherches au CNRS, professeur à Sciences-Po puis directeur d'études à l'EPHE. On lui confie en 1962 la première chaire de sociologie de l'Afrique de la Sorbonne. Son travail s'oriente dans trois directions : les ensembles et les espaces culturels, les religions et les innovations religieuses et l'évolution des systèmes politiques traditionnels. C'est lui qui en 1956 invente avec Alfred Sauvy le vocable tiers-monde, par analogie au tiers-état d'avant la Révolution française. Sa bibliographie se divise en études détaillées sur tel ou tel peuple ou région d'Afrique, Particularismes et évolutions : les pêcheurs Lébou du Sénégal, Les villages gabonais, et en ouvrages de synthèse sur le continent ou sur la discipline, Afrique ambiguë, Sociologie actuelle de l'Afrique Noire, Le Tiers-Monde, sous-développement et développement. Il écrit encore malgré son grand âge et a publié en 2012 Carnaval des apparences.