Enid Blyton
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Enid Blyton, même si l'on a souligné dans son oeuvre les préjugés d'une époque et d'une classe sociale, a eu le mérite de faire lire des générations d'enfants, lecteurs débutants avec le pantin Oui-Oui ou plus âgés, passionnés par les détectives amateurs du Club des Cinq et des Mystères nés de l'imagination d'une romancière prolifique.

Enid Blyton peut se résumer en deux dates,1897, date de sa naissance dans la grande banlieue londonienne et 1967, sa mort de la maladie d'Alzheimer, et deux chiffres : 800 romans vendus à 400 millions d'exemplaires dans la seule Grande Bretagne, auxquels on peut ajouter 3800 traductions en 40 langues. Elle est le quatrième auteur le plus lu au monde, juste derrière Shakespeare. Cette ancienne institutrice s'est vite arrêtée d'enseigner pour se consacrer à l'écriture et a su trouver le ton juste pour tous les âges. Elle a fait rêver des millions d'enfants par des recettes simples : des décors bien brossés, des aventures haletantes, des énigmes résolues par des enfants autonomes, capables de se tirer des situations périlleuses sans le secours d'adultes réduits à un rôle de figuration, avec des archétypes, comme la fille garçon manquée qui masculinise son apparence et son prénom, la Claude des Club des Cinq, que l'on retrouve aussi dans les séries scolaires, destinées à faire accepter aux enfants anglais de bonne famille le traumatisme du départ en pension ; des animaux aussi, des chiens fidèles et intelligents, des chevaux, un singe ou un perroquet, et des goûters et pique-nique plantureux car la nourriture joue un grand rôle dans les aventures blytoniennes. Beaucoup l'ont critiquée pour les préjugés sociaux et le manichéisme véhiculés par ses livres et cette grande amie des enfants n'a pas été une très bonne mère pour ses deux filles. Mais ses livres continuent de faire rêver des enfants partout dans le monde et de leur donner le goût de la lecture, ce qui est essentiel.