André Brink descend de colons hollandais d'Afrique du Sud et grandit dans une famille qui ne remet pas l'apartheid en cause. Passionné de littérature depuis l'enfance, il s'essaie de bonne heure à l'écriture et étudie l'afrikaans et l'anglais à l'université. Licence, maitrise et diplôme d'enseignement réussis, il part à Paris en 1960 étudier la littérature comparée. Côtoyer des étudiants de couleur sur un pied d'égalité à la Sorbonne est pour lui un choc, d'autant qu'il apprend pendant son séjour la répression brutale de manifestations noires dans son pays. De retour chez lui, il se lance dans la lutte contre l'apartheid, ce qui le brouille avec son père. Son premier grand livre, Au plus noir de la nuit, est interdit par la censure et lui-même se trouve en butte à des tracasseries de tous ordres. Brink comprend alors qu'il lui faut également écrire en anglais et rédige dorénavant chaque livre dans les deux langues, l'anglais pour être publié en dehors de chez lui et échapper à la censure et l'afrikaner pour montrer que ce n'est pas uniquement la langue de l'apartheid mais aussi celle de la lutte contre l'injustice. Une saison blanche et sèche le fait connaître dans le monde entier et remporte le Femina étranger et le prix Martin Luther King en 1979. Outre une vingtaine de romans, Brink, qui est professeur de littérature à l'université du Cap a beaucoup traduit en afrikaner et a révélé à ses compatriotes nombre d'écrivains francophones, Saint Exupéry, Simenon, Camus, Marguerite Duras. Il a également écrit une autobiographie, Mes bifurcations, dans laquelle il revient sur son parcours, ses luttes, sa déception devant la situation actuelle de son pays où subsistent beaucoup de problèmes et de tensions mais aussi son espoir pour l'avenir.