Louis Evely, conscient en lui d'une présence qui le dépasse, après une enfance bruxelloise où il dévore les livres et s'inscrit au scoutisme pour lutter contre son penchant à la solitude, hésite entre la médecine et la prêtrise et choisit finalement d'étudier le droit et la philosophie. Après ses deux doctorats, il entre au séminaire et est ordonné 4 ans plus tard au lieu des six années règlementaires. Brillant, il s'attend à être nommé professeur à Louvain mais son franc-parler et les critiques qu'il a formulées contre l'enseignement reçu le font reléguer dans un collège de province. Il passe la guerre dans la clandestinité, comme aumônier d'un groupe de résistants dans les Ardennes belges. Il devient directeur de son collège en 1945 et prêche devant divers auditoires, fraternités, communautés, laïcs. Son talent d'orateur et son humour, sa spiritualité inspirée de celle de Charles de Foucauld et l'audace de certaines de ses idées lui valent une grande notoriété, mais aussi le mécontentement de ses supérieurs qui lui retirent l'imprimatur et son poste de directeur. Nous sommes en 1957, le concile Vatican II, qui développera les mêmes idées, est pourtant tout proche. Ces tracasseries altèrent la santé d'Evely. Après un séjour en sanatorium, il entre brièvement dans un monastère cistercien de Provence,puis devient donc prédicateur itinérant. Ses démêlés avec sa hiérarchie belge le poussent à demander sa réduction à l'état laïc pour retrouver liberté de parole et d'écriture. Il se marie en 1970 avec une amie de longue date et crée une maison de prière, L'Aube, chez eux en Provence. Ses conférences et prédications l'emmènent partout, devant des auditoires catholiques et protestants, jusqu'en Afrique où il contracte la maladie tropicale qui l'emporte en 1985.