Johann Gottlieb Fichte
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Johann Gottlieb Fichte doit une renommé usurpée à son premier livre, publié anonymement et qu 'on a pris pour un ouvrage de Kant. Professeur à l'université d'Iéna, la réputation de son enseignement a fait affluer les disciples. Il s'est enthousiasmé pour la Révolution française dont il a défendu les acquis.

Johann Gottlieb Fichte a eu la chance d'être remarqué par un aristocrate du royaume de Saxe qui a pris en charge son éducation, sans quoi, fils d'un mercier de village, l'enfant ne serait sans doute allé ni à l'école ni à l'université d'Iéna. Il y étudie la théologie mais opte vite pour la philosophie et commence à enseigner. Il admire l'oeuvre de Kant et celle du poète Lessing. C'est à une imposture involontaire qu'il doit sa première renommée : il publie anonymement en 1792 un essai intitulé Essai d'une critique de toute révélation que la rumeur attribue à Kant lui-même. La Révolution française l'enthousiasme au point de souhaiter partir en France et de la défendre dans plusieurs textes, Demande aux princes en restitution de la liberté de penser et Contribution pour rectifier le jugement du public sur la Révolution française. Il y affirme le droit de l'homme à la dignité et à la prise en charge de son destin, y compris sur le plan politique. Il obtient l'année suivante un poste de professeur à l'université d'Iéna et son enseignement attire très vite nombre d'étudiants, tandis que paraissent ses oeuvres les plus importantes, Fondement du droit naturel et son Systême d'éthique. Son admiration pour les évènements français ne résiste pas aux campagnes napoléoniennes et son Discours à la nation allemande contribue à retourner l'opinion. Il finit par être accusé d'athéisme et contraint de démissionner de son poste. Cela ne l'empêche pas de terminer la Doctrine de la science qu'il présente partout en Allemagne. Il devient en 1811 recteur de l'université de Berlin mais meurt du typhus trois ans plus tard.