Jean Fourastié
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Jean Fourastié, économiste, planificateur et universitaire qui au lendemain de la guerre avait cru en un monde meilleur a vite compris les limites de la croissance et de ce qu'il a appelé les Trente Glorieuses, dénoncé le consumérisme effréné et prédit de façon précise les éléments de la crise qui s'ensuivrait.

Jean Fourastié, dont la vie embrasse le XXè siècle, a été pensionnaire chez les oratoriens de Juilly avant de passer un diplôme d'ingénieur à l'Ecole centrale, qu'il fait suivre d'études en droit et en sciences politiques. Il réussit alors le concours de contrôleur des assurances. Fait prisonnier à la débâcle, il s'évade. En 1944, Jean Monnet, le futur père de l'Europe, l'appelle au commissariat au Plan. Il entre également en 1950 dans l'organisme qui deviendra l'OCDE et y développe la prospective. Il résume dans un livre publié en 1949 son optimisme pour la reconstruction et l'avenir : Le Grand Espoir du XXè siècle. Fourastié est également professeur depuis 1947, à Sciences Po, puis à l'EPHE où il est directeur de recherches et enfin professeur d'économie et statistiques industrielles au Conservatoire national des arts et métiers. A partir de 1969, il devient éditorialiste au Figaro et est élu à l'Académie des sciences morales et politiques qu'il préside en 1978. On lui doit l'expression Les Trente Glorieuses, titre d'un livre publié en 1979, Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible de 1946 à 1975. Spécialiste des prix, de la productivité et du progrès technique dont il définit les liens et l'importance dans la machine économique, Fourastié perd peu à peu son optimisme et prévoit une évolution inéluctable vers le chômage de masse, en raison de la quête des gains de productivité et à la saturation des marchés. L'un des principaux acteurs du plan comptable général français, sa vision prospective et comme prémonitoire a fait de lui un économiste écouté.