Baltasar Gracian
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Baltasar Gracian est un prêtre jésuite de la première moitié du XVIIè siècle, la période que l'on a appelée l'Age d'or espagnol sous le règne de Philippe III et Philippe IV, dont les livres, qui évoquent parfois Le Prince de Machiavel firent scandale en leur temps mais sont maintenant reconnus à leur juste valeur littéraire.

Baltasar Gracian est né en Aragon en 1601. Il étudie à l'école jésuite de Saragosse et entre au noviciat en 1619, étudie ensuite la philosophie puis la théologie, est ordonné en 1627, et prononce ses voeux en 1635. Il enseigne dans les écoles de son ordre avant de devenir recteur de la province jésuite de Tarragone et confesseur du vice-roi d'Aragon qu'il accompagne à la cour du roi Philippe IV. Il dédie ses deux premiers livres au vice-roi, Le politique don Fernando et L'homme universel. Aumônier de l'armée qui défait les Français à la bataille de Lerida en 1646, son courage est tel qu'on le surnomme le père la victoire. Son activité littéraire et quelques extravagances, telle une lettre qu'il prétend avoir reçu de l'enfer et envisage de lire en chaire, avant de devoir se rétracter, lui valent de multiples démêlés avec son ordre. Son grand ouvrage, Art et figures de l'esprit, théorie esthétique et anthologie de la poésie espagnole, paraît en 1648 sans provoquer de remous mais la publication, malgré l'interdiction de ses supérieurs, des deux premières parties du Criticon en 1653 lui vaut remontrances et menaces d'exclusion de la compagnie. Pour faire amende honorable, il publie alors un ouvrage de piété, L'art de communier. Mais il récidive avec la publication de la troisième partie du Criticon. Il est alors exilé et condamné au pain sec et à l'eau. Ce régime détériore gravement sa santé et malgré une mesure de grâce, il meurt en 1658.